Les quantités de lixiviat actuellement stockées dans les 5 bassins la décharge de Tamellast sont appelées à croître. Et c'est vendredi que la commune rurale de Drarga -la décharge étant de son ressort territorial- devait tenir une session extraordinaire qui n'a d'ailleurs pas eu lieu faute de quorum. Elle devait étudier et approuver l'occupation temporaire du domaine forestier, au niveau de la décharge contrôlée de Tamellast, pour l'ajout d'un 6e bassin afin de stocker les quantités de lixiviat. C'est la raison pour laquelle 11 associations représentant la société civile, en l'occurrence la population avoisinant la décharge au niveau de la commune de Drarga, ont adressé, mardi 2 mars, un courrier au wali de la région Souss-Massa pour annuler cette extension d'environ 5 ha. «Alors que nous attendons le déplacement de la décharge depuis plusieurs années, un 6e bassin compliquera davantage la situation de nos villages», s'insurge Rachid Ben Said, président de l'association N'Ait Maten de développement social. Pour l'Association touristique et d'environnement de Mesguina (ATEM), «cette addition induira plus de nuisances olfactives, de maladies et d'insectes, en plus de risques de débordements», explique Asmaa Alami, présidente de l'ATEM. Cette extension altérera également l'investissement touristique, surtout que la décharge se situe à proximité de la route de Mesguina où 5 établissements touristiques ont déjà été érigés. En attendant l'aval des Eaux et forêts pour ce 6e bassin, il faut savoir que le 5e est saturé. Le risque d'un autre débordement est omniprésent, surtout avec les conditions climatiques et la capacité de stockage de ce bassin, estimée à moins de 60 jours. Depuis la mise en service, en 2010, de la décharge de Tamellast, les quantités accumulées ont dépassé 255.380 m3 de lixiviat. Et aujourd'hui, le stock emmagasiné dans les 5 bassins, étalés sur 2 hectares, frôle les 100.000 m3 (après le glissement de 550.000 tonnes de déchets enfouis et le débordement de ce liquide résiduel en dehors de la décharge, cf. leseco.ma) qui reçoit les déchets ménagers des 10 communes formant le Grand Agadir en vertu de la convention intercommunale signée en 2008. Cependant, avec un débit journalier dépassant 100 m3, la technique de recirculation par évaporation, adoptée par l'ancien délégataire TecMed, a montré ses limites. Partant de ce constat, les quantités stockées s'amplifient malgré le facteur évaporation. Côté chiffres, au cours de ces dernières années d'exploitation, 155.380 m3 ont été éliminés grâce à ce procédé. Ce n'est pas tout: le stock emmagasiné pose également problème à cause de sa vétusté, marquée par des caractéristiques physico-chimiques dangereuses. Autrefois, des études ont été réalisées par le gestionnaire au sujet du lixiviat en 2012, actualisées en 2014 avec plusieurs techniques recommandées dans la mise en place d'un système de traitement. En 2012, une enveloppe de 8 MDH a été octroyée par le département de l'Environnement à la commune urbaine d'Agadir (contrat de gestion expiré de la décharge contrôlée de Tamellast avec la société Tecmed Maroc et la commune d'Agadir) pour la réalisation d'une STEP. Ceci, en attendant la mise en place de l'Unité industrielle de valorisation des déchets, recourant à la technique de la pyrolyse, prévue à Drarga entre l'Etablissement de coopération intercommunale (ECI), les 10 communes et une société privée. Néanmoins pour trouver une solution durable à ce problème environnemental, l'ECI, qui gère actuellement ce dossier, a besoin de plus de moyens financiers. La STEP mobilisera entre 30 et 42 MDH pour le lancement de l'appel d'offres afférent à cette station pour le traitement de lixiviat. Par ailleurs, après expiration du contrat avec Tec Med, c'est la société Widas Services qui a pris en charge l'exploitation de la décharge de Tamellast suite à l'appel d'offres lancé par l'ECI en tant que maître d'ouvrage.