La récolte des fraises bat son plein depuis un mois dans la région de Huelva, en Espagne. Les saisonnières marocaines qui s'y échinent font l'actualité dans la presse espagnole. Cette fois-ci l'ensemble du secteur a dénoncé et à l'unisson «le message biaisé» véhiculé par certains médias espagnols. À cet égard, la Fédération des producteurs de la fraise, Interfresa en est déjà à son deuxième communiqué pour fustiger ce qu'elle qualifie d'acharnement des médias espagnols à l'encontre de ce secteur. Sur le banc des accusés, l'une des émissions télé phares de la chaîne la Sexta, Salvados. Le reportage est allé à la rencontre des saisonnières marocaines à l'occasion de la journée mondiale des droits de la femme. Dans ce magazine télé, des témoignages à visage couvert de saisonnières marocaines et espagnoles faisaient état de conditions de travail pénibles, voire abusives ainsi que d'attouchements sexuels dans les exploitations de la part des contremaîtres. Face aux accusations portant sur le fait que les patrons font appel à cette main-d'œuvre marocaine bon marché et docile, Interfresa a indiqué dans son communiqué que «les saisonnières marocaines touchent un salaire minimum de 42,02 euros par jour, et travaillent 39 heures par semaine», souligne la fédération. «Ce salaire est en adéquation, ou dépasse même le salaire qu'offrent d'autres régions agricoles espagnoles, et supérieur au salaire minimum interprofessionnel», se défend l'organisation. «Et il est jusqu'à 6 fois supérieur au salaire que ces femmes peuvent toucher dans leur pays», ajoute l'une des importantes organisations de la filière de fruits rouges dans la province de Huelva. «Il était clair que les femmes qui prennent part à ces campagnes non seulement le font librement, mais aussi pour améliorer leur situation financière et obtenir un revenu pour améliorer leur situation dans leur pays où elles sont pénalisées», se défend l'organisation patronale. La fédération a rappelé à cet égard que le secteur a réussi durant la saison précédente a élaboré un plan de responsabilité éthique, «un document convenu avec tous les acteurs du secteur et qui montre son implication pour offrir le meilleur cadre possible aux travailleuses recrutées à l'origine», s'auto-félicite la fédération. Celle-ci a souligné que 86% des exploitations agricoles ont adhéré à ce plan qui devrait veiller sur le respect des droits des femmes et prévenir contre les harcèlements à caractère sexuel sur les lieux de travail.