Plus de 10 ans après la mise en œuvre de la stratégie Halieutis axée sur la durabilité de la ressource, la performance et la compétitivité, Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime revient sur les principaux chantiers accomplis dans le cadre de cette stratégie. Plus de 10 ans après le déploiement en 2009 de la stratégie Halieutis, Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime a fait le point de cette feuille de route lors d'un point de presse tenu en marge du Salon Halieutis organisé, du 20 au 24 février, à Agadir. Durabilité «Le taux de couverture des espèces commerciales gérées par des plans d'aménagement est passé de 5% en 2007 à 96% fin 2018. Les efforts consentis ont permis d'améliorer l'état des stocks aménagés puisque l'objectif tracé a été de 95% en 2020», souligne Aziz Akhannouch. Actuellement 20 plans d'aménagements couvrent les pêcheries nationales les plus importantes en termes de captures allant de la pêcherie des petits pélagiques or la priorité selon le ministre a été donnée à la question de la durabilité, notamment via l'instauration des repos biologiques, notamment pour la pêcherie du poulpe. L'effort a également été consenti au niveau de l'appui à la recherche scientifique à travers l'INRH qui va obtenir un bateau, lequel sera dédié à la recherche océanographique. Le prix de ce navire qui est construit au Japon se situe entre 40 et 50 millions de dollars. À cela s'ajoute l'installation du dispositif «VMS» (Vessel Monitoring System) pour le contrôle satellitaire des navires et la lutte contre la pêche appelée communément «INN» : Illicite, non déclarée et non réglementée. Performance S'agissant de la performance, qui est le second axe de cette stratégie, le secteur a enregistré une stagnation du volume des débarquements (1,37 million de tonnes en 2018). Pour rappel, la moyenne annuelle varie entre 1,3 et 1,4 million de tonnes en fonction de la biomasse et de la pêche. Selon le ministre, cela correspond à une croissance annuelle moyenne de 2,3% sur la période 2010-2018. En 2018, la production halieutique représentait 83% de l'objectif fixé par Halieutis pour 2020, soit 1.660.000 tonnes. Dans le détail, la stabilisation de cette année est essentiellement expliquée par les niveaux de débarquements des petits pélagiques qui représentent 91% des captures nationales. En termes de valeur, les débarquements ont totalisé 11,6 MMDH l'année dernière, ce qui correspond à une croissance annuelle moyenne de 7,2% sur la période 2010-2018. S'agissant des exportations, le volume a accumulé 717.158 tonnes en 2017, en hausse de 3,6% par rapport à 2016, ce qui représente selon Aziz Akhannouch «une croissance annuelle moyenne de 5% sur la période 2010-2017». En valeur, les exportations ont atteint 22 MMDH en 2017 soit une hausse de 3,4% par rapport à 2016. Ce niveau représente 9% des exportations totales du Maroc et 45% de ses exportations agroalimentaires en 2017. La valeur des exportations des produits de la mer a enregistré une croissance annuelle moyenne de 7% sur la période 2010-2017. En 2017, les exportations en valeur représentaient 74% de l'objectif fixé par Halieutis en 2020. Sur un autre registre, le bilan qui rappelle la réalisation des halles pour faciliter la commercialisation n'omet pas de souligner la réalisation des points de débarquement aménagés au profit de la pêche artisanale en plus du réseau régional des marchés de gros de poissons. Sur ce dernier point, il est à noter qu'en 2018 plus de 150.677 tonnes ont été écoulées au niveau de ces marchés. Ce niveau correspond à environ 4,2 kg/hab/an avec une croissance annuelle moyenne de 15% depuis 2012. Parallèlement, l'Office national des pêches a été désigné comme le Global Operator des ports de pêche du pays afin d'assurer la réorganisation des espaces portuaires. «Ces différentes mesures ont permis d'augmenter le PIB du secteur qui a atteint 17,1 MMDH en 2017, soit 78% de l'objectif fixé par Halieutis pour 2020 (21,9 MMDH). La croissance annuelle moyenne étant fixée à 10% sur la période 2007-2017». Compétitivité Les investissements privés dans les unités de valorisation à terre ont totalisé 589 MDH en 2017, soit le double du niveau de 2016. Dans le détail, une enveloppe de 2,6 MMDH a été cumulée sur la période 2010-2017, dont 2,2 MMDH relatifs à de nouveaux agréments. Quant à la croissance annuelle moyenne des investissements privés, elle est 13% sur la période 2010-2017. En ce qui concerne la production des unités de valorisation, elle est d'environ 800.000 tonnes produites en 2017, contre près de 570.000 tonnes en 2010, soit une croissance annuelle moyenne de 5% sur la période 2010-2017. Par ailleurs, la consommation nationale de poissons a enregistré 13,6 kg/hab/an en 2014 selon le HCP contre une moyenne de 11 kg en 2007. Ce niveau correspond à 85% de l'objectif d'Halieutis pour 2020 (16 kg). Ce niveau de consommation est semblable à celui de l'Australie (13,9 kg/hab./an en 2017) qui dispose de la troisième plus grande zone de pêche du monde (Zone économique exclusive de 8,1 millions de km²). De surcroît, le nombre d'emplois créés en mer a enregistré 108.000 en 2017. À terre, allusion faite à l'industrie de valorisation de l'aquaculture, le nombre d'emplois est estimé à 97.000 en 2017, soit 84% de l'objectif fixé par Halieutis pour 2020 (115.000).