C'est au sein d'une salle archicomble et devant près de 600 députés et conseillers que Benkirane a étalé son programme pour le mandat gouvernemental 2012-2106. La séance présidée par les deux présidents des instances législatives, Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah a été marquée par la mise en garde des femmes députées, à l'exception de celles du PJD, qui ont levé des banderoles appelant à l'activation du principe de la parité. Un discours de Benkirane, fortement politique, et durant lequel le chef de l'Exécutif tenait plutôt à mettre en avant les grandes réformes qui seront amorcées. «Le renouvellement des missions de l'Etat pour une meilleure gouvernance et la participation de la majorité et de l'opposition à la mise en œuvre adéquate des lois organiques», seront les objectifs à très court terme du gouvernement. Cette nouvelle ingénierie «trace les responsabilités et met fin à l'enchevêtrement des compétences», a insisté le président du gouvernement, qui était très enclin à mettre en garde tout le monde sur «la reddition des comptes», qui s'appliquera dorénavant sur l'ensemble des décideurs publics. En contrepartie de l'intransigeance promise par le chef de l'Exécutif, plusieurs nouveaux outils seront mis au service des responsables pour mener à bien leurs missions. Le programme gouvernemental insiste sur «les approches contractuelles et volontaristes» qui ont été insérées dans la charte de la majorité afin que les responsabilités soient bien claires au sujet de qui fait quoi.Le programme, qui s'apparente plus à un plan d'urgence, a prévu une série de réformes juridiques et institutionnelles qui seront appliquées durant cette année. Le volet de la coopération avec l'institution parlementaire, mais surtout la régionalisation avancée seront les questions délicates à résoudre avec tout ce que cela nécessite comme consensus requis pour une réalisation à temps des cadres juridiques, qui assureront l'action de l'Etat durant les 5 années à venir. «Les provinces du sud auront un intérêt particulier avec une activation du pacte national de la déconcentration», a promis le chef du gouvernement qui s'est engagé aussi à «redynamiser l'inspection générale des finances et les inspections des autres départements ministériels». Les autres promesses données par le leader du PJD sont à chercher dans sa feuille de route, elles sont relatives à la lutte contre la corruption. La réforme du secteur de la justice sera le pivot dans le plan gouvernemental qui ambitionne de «renforcer les moyens d'action du conseil supérieur de l'autorité judiciaire ainsi que son autonomie financière».La question féminine n'a pas été au passage esquivée. Niant toutes les accusations de discrimination, Benkirane a promis de mettre en place l'instance de la parité dans les délais impartis, sans fixer de date précise.