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Le grand oral d'Abdelilah Benkirane
Publié dans Le Soir Echos le 20 - 01 - 2012

Conformément à l'article 88 de la nouvelle Constitution, Abdelilah Benkirane, a présenté, jeudi, la déclaration de son gouvernement devant les deux Chambres du Parlement. L'ambiance était quelque peu électrique. Mais le chef de l'Exécutif n'a pas démérité. Détails.
Jeudi, il est 11 h 25 minutes à la Chambre des représentants. C'est en costume bleu, tricot bleu nuit, chemise bleu-ciel et sans cravate qu'Abdelilah Benkirane a présenté, devant les députés et conseillers, sa déclaration gouvernementale. Avant de prendre la parole, le secrétaire général du PJD est accueilli par de vives applaudissements par les parlementaires de sa majorité, histoire de lui remonter le moral. Il a fallu l'intervention de Karim Ghellab pour mettre un terme à cette salve. Ce geste intervient en guise de riposte à l'initiative des députées de l'opposition qui ont brandi des pancartes sur lesquelles est écrit «Où est l'article 19 ? Où est la parité?». Nezha Skalli, pourtant députée de la majorité, a été parmi les meneurs de cette sortie médiatique qui n'est pas sans rappeler celle des PJDistes, février 2011, brandissant des portraits de Jamaa Moâtassime, à l'époque en prison, lors d'une séance orale. Même Bassima Hakkaoui, la seule ministre (PJD) du gouvernement a cédé à la tentation d'applaudir. La question de la parité a contraint Benkirane a arrêté son discours à cause des cris de certaines femmes qui remettent en doute l'engagement du gouvernement à favoriser les conditions d'une véritable parité.A l'extérieur du Parlement, les partisanes de la parité au sein du «Mouvement pour une parité» portent aussi des banderoles sur lesquelles on peut lire : «Une femme = 1. Un homme =30. C'est ça la démocratie ?». Elles n'étaient pas les seules à manifester devant le Parlement. Des muorchides non-voyants qui se disent victimes du ministère de la Solidarité et de la famille sont également de sortie. Des anciens employés de Sodea-Sogeta ainsi que les habitants d'un bidonville complètent le décor. Autrement, l'heure est ce jour-là au programme du gouvernement. En voici les cinq grands axes.
Renforcement de l'Identité unifiante
Pour Benkirane, l'islam est le socle de l'identité marocaine. Partant de ce principe, il préconise l'encouragement et la promotion des valeurs religieuses. Une politique nécessitant l'engagement des imams et d'autres intervenants dans la gestion des mosquées. à leur adresse, le chef du gouvernement a fait miroiter la promesse d'améliorer leur situation financière.Benkirane s'est engagé également à lancer une politique linguistique nationale, basée sur la consolidation des deux langues officielles, l'arabe et l'amazigh. Le chef du PJD se conforme, ainsi, au préambule de la Constitution. Il a promis également une intégration de la langue amazighe dans la vie publique et la création du conseil des langues et des cultures.Concernant les médias et la culture, Benkirane les érige en priorité pour son équipe, les appelant à être au service de l'identité telle qu'il le souhaite.
Etat de droit.Une ambition basée sur l'édification de l'Etat démocratique, la lutte contre la prévarication et moralisation de l'administration et la séparation des pouvoirs et la régionalisation avancée. Sur ce dernier point, Benkirane, en phase avec la volonté royale exprimée dans plusieurs discours, a promis d'accorder la priorité aux provinces du Sud, et ce, conformément à l'initiative marocaine de doter les provinces du Sud d'une large autonomie. Par ailleurs, le chef du gouvernement s'est engagé à lancer la Charte nationale de la décentralisation, de qualifier l'administration territoriale et réformer l'administration pour qu'elle soit au service des citoyens et surtout la lutte contre la prévarication par le renforcement des institutions de contrôles des deniers publiques. A cet égard, Benkirane a promis une remise à niveau de l'Inspection générale des finances et des autres organes d'inspections des ministères. Le chef de l'exécutif n'a rien dit sur l'IGAT (Inspection générale de l'administration territoriale) relevant du département de l'Intérieur. A l'adresse des magistrats, le S.G de la Lampe s'est engagé à assurer l'indépendance financière et administrative du Haut conseil de la magistrature.Benkirane est revenu à la sensible question de la parité en promettant la «création d'une instance spéciale pour la parité».
Economie
Le chef du gouvernement s'est engagé à poursuivre la consolidation de l'économie nationale afin d'améliorer le pouvoir d'achat des Marocains, et ce, par la bonne gouvernance afin de lutter contre la rente et autres privilèges. Benkirane a promis d'instaurer des mesures pour réguler l'octroi des marchés publics et les délégations. Une politique de transparence passe par le renforcerment des prérogatives du Conseil de la concurrence, une réforme du système des impôts et la rationalisation du train de vie du gouvernement.C'est le seul grand axe agrémenté de chiffres : une croissance annuelle de 5,5%, un chômage de 8% à l'horizon 2016 et 2% d'inflation à la fin du mandat de son gouvernement.Benkirane a promis le doublement du budget consacré à la Caisse de développement du monde rural pour atteindre 1 milliard DH. Les PME ne sont pas oubliées. Benkirane a promis des exonérations d'impôts pour les sortir de l'informel, un capital- risque et des avantages pour faire bénéficier les PME des marchés publics.
Programmes sociaux : Education, santé et habitat
Devant les députés et les conseillers, Benkirane a promis une réduction des écarts entre les catégories sociales. Et de marteler que «l'Education dans toutes ses facettes, santé et habitat sont un investissement économique répondant à des attentes pressantes».
Enseignement : améliorer le secteur et les conditions sociales des travailleurs et redonner confiance en l'école publique. Il a également averti que les moyens seront accordés selon le critère de la réalisation des objectifs, la responsabilité à la réédition des comptes. Le chef du gouvernement a aussi promis d'installer l'agence de lutte contre l'alphabétisation.
Santé : qualifier le secteur afin de permettre l'accès des patients aux services, notamment de natalité et des urgences. Une révision de l'achat de la part du ministère de tutelle des médicaments est également envisagée.
Habitat : lancer une nouvelle offre destinée aux ménages défavorisés et une stratétie nationale de la ville en concert avec les élus, la société civile et les autorités locales
Emploi : c'est une «priorité pour le gouvernement», dit Benkirane. A cet effet, son équipe compte poursuivre les programmes Moukawaliti et Idmaj et lancer de nouveaux programmes. Il s'est également engagé à accorder des bourses destinées à la formation des diplômés et à instaurer une indemnisation pour perte d'emploi.
Retraites : réformer et élargir la base des bénéficiaires afin que les personnes exerçant des professions libérales puissent avoir des retraites. La réforme des quatre caisses de retraites se fera «en concert avec les partenaires sociaux», précise Benkirane.Caisse de compensation : Très avare en informations sur cet épineuse question, Benkirane s'est contenté d'annoncer une future réforme et des aides directes aux familles pauvres. Rien de reluisant. Le gouvernement Abbas El Fassi, pendant quatre années, n'a cessé d'annoncer des projets pour réformer cette caisse. Des paroles et aucun acte. Pire, le déficit accusé par cette caisse s'est aggravé au point d'atteindre 45 milliards DH.
Société civile : accélérer le cadre juridique permettant aux associations de lancer des initiatives législatives. Une nouveauté.
Politique étrangère
A l'adresse de l'Algérie, Benkirane a invité les autorités de ce pays à une normalisation rapide des relations et ce, pour une intégration maghrébine dans le respect de l'intégrité territoriale de chaque pays. L'Afrique est également une cible de choix pour le PJDiste. Le chef du gouvernement a également admis que l'Union européenne est un partenaire essentiel. Après une heure et quinze minutes, Benkirane a terminé sa déclaration par des éloges adressés à son programme qu'il juge «réalisable», bien entendu sous le «contrôle du Parlement». A la manière des rois alaouites, Benkirane a conclu son discours par des versets du Coran.
La fuite de la déclaration
La présentation, jeudi devant les deux Chambres du Parlement, de la déclaration du gouvernement de Benkirane a été reléguée aux seconds plans. C'est plutôt la publication de ce document par le quotidien Akhbar Al Yaoum qui a ravi la vedette au passage du secrétaire général du PJD. Furieux, ce dernier a demandé l'ouverture d'une enquête afin de déterminer l'origine de la fuite. En attendant l'installation d'une commission, la porte est grande ouverte à toutes les spéculations. Sous couvert d'anonymat, des sources à la Lampe n'hésitent pas à pointer du doigt le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, du Mouvement populaire d'être à l'origine de cette fuite. Le harakiste figure dans le tour de table de Akhbar Al Yaoum. D'autres PJDistes, laissant libre court à leur imagination penchent, plutôt, vers Fouad Ali El Himma, arguant que le projet de déclaration du gouvernement a fait un détour par le cabinet royal. Cette question a contraint Benkirane à oublier son texte à deux reprises pour promettre aux députés et conseillers de distribuer la déclaration du gouvernement. Une promesse qui a suscité les rires des concernés.


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