La scène musicale nationale est en deuil. En une seule journée, deux monuments de la chanson marocaine se sont éteints. Il s'agit du maître du Moyen-Atlas Mohamed Rouicha et du célèbre membre du groupe Lamchaheb, Mohamed Sousdi. Membre fondateur de Lamchaheb, Sousdi, 60 ans, s'était rendu lui-même, lundi à l'hôpital Mohamed V à Casablanca, pour des gênes respiratoires. C'est à l'hôpital qu'il est décédé, a déclaré son ami de toujours l'artiste Mohamed Bakhti. L'aventure des Lamchaheb a commencé dans les années 1970. La formation musicale a vu le jour en 1973. Ses membres fondateurs ne sont autres que les défunts Lamrani Moulay Chrif et Mohamed Batma, ainsi que Saida Beirouk, M'barek Chadli, et Hamdou. Très vite, cette formation a réussi à se faire sa place dans la scène artistique nationale, marquée à l'époque par la genèse du mouvement d'El Ghiwane. Durant plus de trente ans, cette troupe a enflammé les foules. Son style musical avant-gardiste, qui réunit à la fois des rythmes traditionnels et occidentaux, était à l'origine de la naissance de la pop music-marocaine. Des tubes comme «Khiala», «Had ecchi mektoub», «Dawini», «Meddahou», «Ya Chraa»... sont devenus légendaires. Avec son timbre de voix unique, Sousdi a vécu l'apogée de ce groupe plébiscité par les Marocains. «C'est une perte monumentale pour la chanson marocaine et la scène artistique nationale dans son ensemble», a confié à la presse Ahmed Roudani, de la troupe Tagada. Avec le décès de Mohamed Sousdi, «Lamchaheb» et la scène musicale nationale perdent un artiste hors pair qui a voué sa vie à la musique engagée.