Les pays du Moyen-Orient et d'Afrique ont réitéré leur détermination à mener conjointement le combat contre le cancer utérin, première cause de mortalité des femmes en âge de procréation à l'échelle africaine. Cette décision a été prise lors de la conférence internationale sur le contrôle du cancer au Moyen-Orient et en Afrique qui s'est déroulée, du 12 au 14 janvier à Marrakech, sous la thématique «Quelle stratégie pour la prévention du cancer du col utérin et quelle stratégie pour la coopération et l'accès aux soins contre le cancer au Moyen-Orient et en Afrique?». Les participants à cette conférence, organisée par l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer en collaboration avec le ministère de la Santé et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont lancé «l'Appel de Marrakech». Une véritable feuille de route à travers laquelle ils ont recommandé le renforcement de la coopération sud-sud entre les pays de la région, par la mise en place d'un Fonds régional pour la prévention et le traitement du cancer, la mise en place d'une école africaine d'oncologie et l'installation d'un comité interrégional pour le soutien des programmes de prévention et de lutte contre le cancer dans la région. Autre recommandation, l'introduction du vaccin anti-HPV à un coût accessible. Ils préconisent aussi la promotion de l'accès aux soins qui doit se faire d'une manière globale regroupant la chimiothérapie, la radiothérapie, la chirurgie et les soins palliatifs, en insistant sur la nécessité d'un engagement politique à haut niveau. En conclusion, les participants suggèrent d'adopter des stratégies nationales de vaccination contre le HPV adaptées aux contextes nationaux, de prioriser les populations les plus vulnérables, d'assurer un accès universel à cette nouvelle prestation de vaccination, et de garantir la pérennité de ce programme. Une coopération en phase de passer à la vitesse grand «V» La volonté de consolider la coopération entre les pays de la région, s'est traduite par la conclusion devant SAR la princesse Lalla Salma, présidente de l'ALSC, de six conventions de coopération et de jumelage. Il s'agit d'abord d'une convention portant création d'une école africaine d'oncologie. Portée par un partenariat entre l'ALSC, le groupe SAHAM et le groupe Franco-africain d'oncologie pédiatrique, cette collaboration vise à mettre en œuvre un programme de formation répondant aux spécificités des pays d'Afrique. Une deuxième convention de jumelage, paraphée par le centre oncologique du roi Hussein d'Amman en Jordanie, et le CHU Hassan II de Fès, soutenu par la King Hussein Cancer Foundation et l'ALSC. Les quatre autres conventions portent sur les modalités de collaboration pour la mise en commun des moyens pour lutter contre le cancer avec le soutien de l'ALSC et du laboratoire Roche dans quatre pays à savoir : le Gabon, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Une plateforme d'échange de connaissances et d'expertises Etalée sur une durée de 3 jours, cette conférence a été riche en discussions et en débats. Il s'agit d'une plateforme ayant réuni quelques 300 participants issus de 25 pays autour de séances plénières, de débats et d'ateliers abordant la question cruciale de la lutte contre le cancer dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique. Elle s'insère dans la lignée du discours d'orientation de SAR la Princesse Lalla Salma lors de sa participation à la réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles à New York en septembre 2011 en marge de la 55e assemblée générale des Nations Unies, et à l'Appel de Rabat lancé en 2006.