Lors d'un séminaire tenu aujourd'hui à Rabat, sous le thème «Le droit à une éducation inclusive», Omar Azziman, président du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), met en avant la nécessité de fournir davantage d'efforts en matière de politique éducative en faveur des enfants en situation de handicap. "La politique éducative en faveur des enfants en situation de handicap a connu, ces dernières années, des avancées importantes sur le plan normatif grâce à la ratification des conventions internationales pertinentes et à l'adoption de plusieurs textes législatifs et réglementaires, mais au niveau des faits, de la pratique éducative et des mentalités, nous sommes encore loin du compte", a-t-il affirmé lors d'un séminaire international sur "Le droit à une éducation inclusive: transition conceptuelle, transformation des pratiques et enjeux de l'évaluation". Azziman a également précisé que "pour donner l'effectivité requise à ce cadre normatif, de gros efforts doivent être consentis en direction d'une prise de conscience collective du fait qu'on ne saurait réduire une personne humaine, quel que soit son âge, à ses carences ou à ses déficiences et que rien n'est plus injuste que cet essentialisme réducteur". Il a également relevé la nécessité de "diffuser des bons résultats obtenus par des enfants en situation de handicap là où l'accessibilité physique et pédagogique sont convenablement assurées, là où l'encadrement pédagogique est approprié et là où les méthodes d'enseignement et d'apprentissage sont adaptées, tout en gardant présent à l'esprit que ce domaine est, par excellence, celui de la mobilisation, de la coordination organisée, de l'interaction et de la coopération ordonnées entre parents, éducateurs, experts, associations, collectivités territoriales et autorités publiques, mais qu'il ne suffit pas de le constater parce qu'il faut encore l'organiser". "Afin de parcourir le long chemin de l'inclusion, nous disposons aussi d'atouts considérables qu'on ne doit pas perdre de vue et dont il nous faut tirer le meilleur profit", a-t-il fait observer, soulignant parmi ces atouts l'engagement de SM le Roi Mohammed VI en faveur des personnes en situation de handicap, la sollicitude dont le Souverain les entoure dans les régions les plus reculées, ainsi que les outils mis au service de cette cause et les nombreuses réalisations en la matière. Le président du CSEFRS a en outre cité l'évolution progressive de la politique gouvernementale dans ce domaine qui se montre de plus en plus active et de plus en plus engagée en faveur de l'inclusion, mettant en avant le rôle joué par une société civile dynamique et des associations responsables de plus en plus engagées aux côtés des personnes en situation de handicap. Lors de cette rencontre, Giovanna Barberis, représentante de l'UNICEF a ainsi appuyé l'importance d'offrir une éducation pour tous, permettant l'égalité des chances dont dérive le droit à l'éducation des personnes en situation de handicap. "Le diagnostic de la situation de la scolarisation des enfants en situation de handicap, mené dans le cadre du programme de coopération entre le Maroc et l'UNICEF, nous a éclairé sur les principales barrières qui bloquent l'accès et la réussite des enfants en situation de handicap au sein du système scolaire, à savoir, le manque des connaissances sur les capacités des enfants en situation de handicap, les méthodes pédagogiques et l'environnement scolaire non adaptés aux besoins de chaque enfant et la difficulté de mettre en œuvre des mesures éducatives inclusives aux niveaux national et local", a expliqué la représentante de l'UNICEF. Pour donner l'effectivité requise à ce cadre normatif, les efforts doivent être axés sur une prise de conscience collective et de la diffusion des bons résultats obtenus par des enfants en situation de handicap là où l'accessibilité physique et pédagogique sont convenablement assurées. Pour finir, créer une ambiance d'encadrement pédagogique approprié où les méthodes d'enseignement et d'apprentissage sont adaptées, considérant que ce domaine est, par excellence, le domaine de la mobilisation, de la coordination organisée, de l'interaction et de la coopération ordonnées entre parents, éducateurs, experts, associations, collectivités territoriales et autorités publiques.