La Chambre des représentants a adopté le projet de loi n° 85.18 modifiant la loi n°18.97 relative au microcrédit. Plusieurs mesures d'accompagnement suivront à partir du début de l'année 2019. L'année 2019 s'annonce faste pour le secteur du microcrédit. Le nouveau projet de loi, qui vient modifier la loi n°18.97, propose, en effet, d'élever le montant maximum du microcrédit de 50.000 dirhams à 150.000 DH. Une nouvelle disposition qui permettra de répondre aux demandes de financement des très petites entreprises et d'améliorer leur accès aux financements. De cette manière, ces entreprises parviendront à assurer la pérennité et la croissance de leur activité. Le secteur ne pourra ainsi qu'améliorer son professionalisme et renforcer son intégration dans le paysage financier. «Le fait de rehausser le plafond du microcrédit permet de mettre à la disposition des PME un véhicule plus adapté. C'est, en effet, toute la portée du changement du texte de loi puisqu'il permet de densifier l'offre de financement au profit des TPE», a précisé Hicham Zanati Serghini, directeur général de la Caisse centrale de garantie (CCG). Renforcement du dispositif existant D'ailleurs, pour faciliter l'accès au financement pour les PME/TPE, Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Economie et des finances devrait bientôt annoncer toutes les mesures programmées pour accompagner cette nouvelle mesure. Pour rappel, Benchaâboun avait annoncé deux principales mesures d'appui au financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), avant et pendant la présentation du projet de Loi de finances (PLF) 2019. La première étant aujourd'hui acquise : il s'agit justement de l'augmentation du plafond des microcrédits de 50.000 DH à 150.000 DH pour adresser les TPE et entrepreneurs qui étaient jusque-là exclus aussi bien du système bancaire que de celui du microcrédit. La deuxième mesure concerne donc la restructuration des mécanismes étatiques de garantie dont le nombre devra passer de 12 actuellement à 2 (financement de l'exploitation et de l'investissement). Dans ce sens, Hicham Serghini explique que cette procédure permettra «d'assurer une meilleure lisibilité de l'offre et l'amélioration de l'accès des TPME à ces produits en simplifiant les procédures». Ces mesures viennent donc renforcer le dispositif en place qui profite déjà à des milliers d'entreprises. Au cœur de ces mesures, la Caisse centrale de garantie qui joue déjà un rôle important dans l'appui au financement des entreprises. Cette dernière prépare également le renforcement de son action vis-à-vis des TPME, les dispositions seront donc annoncées dans un avenir proche. En tout cas, des mesures en cours de déploiement ont été déjà dévoilées. En effet, il s'agit du doublement du plafond de garantie au profit des PME, qui passe de 10 à 20 MDH par opération et de 20 à 40 MDH par entreprise. L'augmentation concerne les secteurs dits «prioritaires et capitalistiques» comme les industries de transformation et les énergies propres. L'objectif est d'accompagner le développement des PME. Ces dernières seront en contrepartie tenues de redoubler d'efforts pour améliorer leurs gouvernance et transparence. D'un autre côté, il sera également question d'une refonte globale du mécanisme de cofinancement (CCG-banques) dans le but de renforcer les quasi-fonds propres (fonds propres assimilés) des PME qui souffrent de sous-capitalisation et ainsi faciliter leur accès au financement bancaire. Une autre mesure d'accompagnement est donc prévue à travers le lancement d'un fonds de garantie pour faciliter l'accès aux produits du financement participatif. D'ailleurs, le ministère de l'Economie et des finances a parlé d'un démarrage en 2019. Dans un premier temps, ce fonds proposera deux produits notamment la garantie «entreprises» et «habitat». Le projet sera soumis au Conseil supérieur des oulémas pour un avis de conformité. Par ailleurs, avec Bank Al-Maghrib, le ministère de l'Economie et des finances prépare une stratégie nationale d'inclusion financière dont le but est d'harmoniser le travail des parties, fixer leurs priorités, rôles et responsabilités. Afin d'assurer la bonne marche de ces actions, le ministère de l'Economie et des finances compte donc fixer les ressources nécessaires et en programmer une partie dans le budget de l'Etat (l'autre partie devant être mobilisée auprès des bailleurs de fonds internationaux). Il devrait également définir l'architecture financière et technique de chaque mécanisme sur un horizon de plusieurs années et surtout suivre les réalisations de tous les mécanismes et réviser leur mode de fonctionnement.