Hicham Zanati Serghini Directeur général par interim de la Caisse centrale de garantie. Les ECO : 2012 a connu le lancement d'une nouvelle offre de garantie, Damane Express, en faveur des TPE. Peut-on en connaître les principaux apports? Hicham Zanati Serghini : Lancé en juin 2012, le produit «Damane Express» a bénéficié à 500 Très petites entreprises (TPE). L'objectif annuel a été atteint sur six mois d'activité, avec un total de crédits garantis de 200 MDH. En effet, «Damane Express» est un mécanisme de garantie qui permet la réduction de 70% du risque pris par les banques au titre des crédits accordés aux TPE pouvant aller jusqu'à 1 MDH pour financer aussi bien leur investissement que leur cycle d'exploitation. Je rappelle que le lancement de ce mécanisme s'inscrit dans le cadre des actions du gouvernement visant à faire de la Très petite entreprise (TPE) un vecteur de création de richesse, d'inclusion sociale et de promotion de l'emploi. Les pouvoirs publics ambitionnent, par la mise en place de ce produit, de donner une plus forte impulsion au secteur bancaire, pour l'encourager à aller davantage vers cette catégorie d'entreprises et l'accompagner dans son engagement dans une démarche de «downscaling» des crédits aux entreprises. Peut-on dire qu'il y a aujourd'hui un engouement des TPE pour ce nouveau produit ? De fait, il faut dire que la demande de financement au niveau des TPE a toujours été très forte, mais il fallait un mécanisme tel que «Damane express» pour solvabiliser cette demande. Actuellement, il y a un véritable intérêt du secteur bancaire pour les TPE. La preuve en est les résultats enregistrés durant les six premiers mois d'activité de «Damane Express». En général, il faut toujours un temps de latence pour qu'un nouveau produit atteigne son régime de croisière. Or, les résultats enregistrés dès le lancement de ce produit augurent de perspectives encourageantes quant à l'accès des TPE au financement bancaire. Par ailleurs, la CCG est en contact permanent avec l'ensemble des banques de la place pour asseoir le produit et fluidifier davantage le processus de son utilisation. Plus globalement, quels sont les produits de garantie phares de la CCG dédiés aux PME/TPE ? Pour le financement des TPME, nous intervenons à travers trois domaines d'activité stratégiques. Il s'agit d'abord de la garantie des crédits bancaires. Notre action à ce niveau vise à faciliter l'accès au financement par le biais d'une réduction du risque pris par les établissements de crédit. Ce volet d'intervention représente une très large part de notre activité, à l'image des institutions similaires dans d'autres pays, en raison principalement de l'importance du volume d'engagements mobilisable grâce à l'effet de levier de la garantie. La CCG offre actuellement une gamme de produits de garantie générique, qui épouse le cycle de vie de l'entreprise, permettant de faciliter son accès au financement auprès de tout le réseau bancaire et à chaque étape importante de son évolution (création, développement, restructuration) et de répondre pleinement à ses besoins d'investissement et d'exploitation. Ensuite, il y a le volet du cofinancement des entreprises. Ce mode d'intervention répond plus à une stratégie publique d'incitation à l'investissement par la réduction du coût de financement, qui permet d'améliorer la compétitivité des entreprises relevant de secteurs jugés stratégiques par l'Etat. Ainsi, la CCG finance conjointement avec les banques des projets d'investissement dans le cadre de stratégies sectorielles (industrie, enseignement privé, tourisme...). Enfin on peut également citer le financement des fonds propres des entreprises. C'est un domaine d'intervention relativement récent, mais sur lequel nous sommes aujourd'hui le principal intervenant au niveau national, avec plus de 530 MDH d'engagements. Notre intervention à ce niveau est double. D'un côté, la CCG intervient comme investisseur, pour mobiliser des financements additionnels au profit des PME. À ce titre, la CCG est le principal investisseur dans deux fonds d'investissement publics-privés lancés par l'Etat dans le cadre du Pacte national pour l'émergence industrielle. Il s'agit du «3P Fund» et du «PME croissance». D'un autre côté, la CCG intervient également par la couverture de sa garantie des participations des capital-risqueurs dans des start-up innovantes, à travers le produit «Damane capital risque», mis en place en 2010. Aujourd'hui, la CCG couvre de sa garantie les trois principaux intervenants dans le capital risque, à savoir : les fonds Dayam, Maroc Numeric Fund et Afoulki Invest. Peut-on avoir une lecture de l'évolution de l'activité de la CCG en faveur de ces entreprises ? L'activité de la CCG en faveur des TPME est en évolution continue, représentant une augmentation annuelle moyenne de 30% entre 2008 et 2012. La CCG a ainsi clôturé l'année 2012 avec un résultat très satisfaisant, puisque les financements mobilisés en faveur des TPME grâce à son intervention ont franchi pour la première fois le seuil de 3 milliards de DH, en s'établissant à 3,9 milliards de DH, soit une augmentation de 71% par rapport à 2011. L'exercice 2012 constitue la dernière année du plan de développement de la CCG 2009-2012, au cours duquel les crédits mobilisés durant la période de ce plan ont totalisé un volume de 10 milliards de DH, dont le tiers est constitué de crédits d'exploitation. Ces réalisations représentent plus de 93% des objectifs affichés lors du lancement dudit plan de développement. L'intervention de la CCG a permis ainsi d'accompagner sur la période considérée près de 4.000 TPME et de générer des investissements globaux de plus de 11 MMDH, contribuant à la création d'environ 20.000 emplois directs. Vous travaillez actuellement àr la mise en place d'une nouvelle feuille de route 2013-2016. Quels en sont les principaux objectifs ? En effet, la CCG a engagé le processus de validation de son nouveau plan de développement pour la période 2013-2016, qui devrait consacrer les acquis et introduire des nouveautés et des améliorations au niveau notamment de l'offre produits et des process. L'objectif est d'améliorer davantage l'accès des entreprises au financement et de renforcer l'inclusion financière des TPE. Peut-on s'attendre à de nouvelles offres pour les PME et TPE durant le déploiement de cette stratégie ? Notre démarche consiste à consolider l'existant, tout en apportant de nouvelles solutions de financement et d'appui que nous construisons avec l'ensemble de nos partenaires, dont nous sommes continuellement à l'écoute, en vue de compléter notre offre et de mieux répondre aux besoins de ces entreprises.