Si la crise de la dette européenne continue d'inquiéter fortement sur l'autre rive, «l'exception marocaine» dans l'onde de choc du printemps arabe semble rassurer les investisseurs européens et plus précisément les entreprises françaises. Un an après, la France reste le 1er partenaire commercial du Maroc (1er client et 1er fournisseur) et le 1er investisseur étranger dans le royaume. Les délocalisations et les implantations ne semblent guère avoir fléchi, contrairement aux économies des pays voisins qui connaissent une véritable crise. Selon la Chambre française du commerce et de l'industrie (CFCIM) «l'environnement économique du marché marocain évolue positivement et constitue un attrait réel pour les investisseurs étrangers». Preuve à l'appui, l'Observatoire ANIMA-MIPO des annonces d'investissement et de partenariats en Méditerranée, soutient que le Maroc s'est démarqué des autres pays du Maghreb et du Machreq en enregistrant la seule hausse significative du nombre de projets d'IDE au premier semestre 2011, soit une hausse de plus de 23% par rapport au 1er semestre 2010. Aujourd'hui, les opérateurs économiques français se félicitent des plans sectoriels et structurels lancés au Maroc, ce qui leur offrirait «une visibilité à 360 degrés». Régionalisation, nouvelle piste De même, la priorité donnée à la régionalisation par les hautes instances du pays pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de développement, de diversification et d'implantation dans les différentes régions du Maroc et de nombreux projets d'infrastructure ont été lancés pour accompagner cette nouvelle dynamique. À son niveau, la CFCIM soutient bien évidemment ces initiatives, notamment à travers son réseau de délégations régionales présentes dans les principales villes du royaume. Lors du dernier recensement, effectué par le ministère français de l'Economie et le service économique de l'ambassade de France, près de 750 entreprises Françaises ont été répertoriées sur l'ensemble du territoire marocain en 2009. Ce chiffre est en forte augmentation par rapport à l'enquête précédente (529 en 2006), soit une augmentation de plus de 40% en trois ans, au moment où la progression moyenne au niveau mondial n'était que de 15% sur la même période. «L'orientation des investissements directs français vers le Maroc s'est accentuée au cours de la période par rapport aux années précédentes, pourtant déjà marquées par des flux conséquents en direction du royaume», note Philippe Confais, directeur général du CFCIM. Positionnement stratégique Aujourd'hui, avec 750 filiales et participations françaises, le Maroc reste la première destination des investissements français dans la région MENA. C'est aussi la première sur tout le continent africain. Toujours portés par cet élan d'optimisme, les investisseurs français installés au Maroc, à travers leurs entreprises présentes sur le territoire, sont aujourd'hui plus d'un millier à contribuer à l'économie du pays. Elles sont encouragées par les mesures déjà prises par le gouvernement sortant qui leur assuraient un climat des affaires favorable. «Pour encourager les investissements, plusieurs solutions sont mises en place afin d'adapter l'offre marocaine aux attentes des entreprises françaises désirant investir au Maroc», explique Philippe Confais, directeur général du CFCIM. Pour l'heure, le nouveau gouvernement a déjà fait part de son intention de garder ce cap. De leur côté, les investisseurs français restent confiants.