Dans une décision surprise, les Etats-Unis ont décidé de retirer leurs troupes de Syrie, mettant fin aux suppositions américaines d'une présence à long terme en Syrie, défendue par le secrétaire à la Défense Jim Matisse et d'autres hauts responsables américains, ont annoncé mercredi des sources américaines. Le Washington Post, citant une source au Pentagone, aurait déclaré que la décision avait été prise mardi et prévoyait le retrait complet d'environ 2 000 soldats "dès que possible". Le Wall Street Journal avait annoncé mercredi que l'armée américaine s'apprêtait à se retirer complètement du nord-est de la Syrie. Le journal citait des responsables américains non nommés qui auraient déclaré que Washington avait commencé à informer ses partenaires du nord-est de la Syrie qu'il "se retirerait immédiatement de la région". Le plan de retrait est un changement soudain de la stratégie américaine, surtout après que le président Donald Trump a répété plusieurs fois plus tôt cette année, qu'il a décidé de maintenir quelques 2 000 soldats américains déployés en Syrie pour combattre l'EI. Selon le journal, cette décision intervient après un appel téléphonique entre Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui ont menacé de lancer une attaque contre des unités de protection du peuple kurde, principal élément des forces démocratiques syriennes, soutenues par les Etats-Unis dans leur guerre contre l'organisation de l'Etat Islamique. Ankara considère les unités de protection du peuple kurde comme groupe terroriste lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène contre la Turquie une insurrection vieille de trois décennies dans le sud-est du pays. Erdogan a déclaré la semaine dernière que la Turquie lancerait une nouvelle opération dans les prochains jours contre les unités de protection du peuple, mais n'avait pas encore fixé de date pour son lancement. La nouvelle du retrait américain de la Syrie va de pair avec la description "illégale" de la présence américaine en Syrie, selon le ministère russe des Affaires étrangères, affirmant que cela était devenu un sérieux obstacle au règlement de la crise syrienne. La Turquie est déjà intervenue contre les unités de protection du peuple dans la région occidentale de l'Euphrate ces deux dernières années, mais n'a encore ciblé aucune zone à l'est du fleuve. Une des raisons étant son désir d'éviter la confrontation directe avec les forces américaines.