La déclaration gouvernementale ne sera pas validée aujourd'hui, mais la diplomatie marocaine ne s'arrête pas pour autant. Report ou pas du Conseil du gouvernement, et donc finalisation de la déclaration gouvernementale, Saâd Eddine El Othmani exposait dès lundi soir les grands axes de son mandat. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération a présenté devant les médias les axes d'intervention de la diplomatie marocaine, qui est appelée à accompagner le nouveau statut du Maroc au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. «La diplomatie marocaine doit faire preuve d'une grande capacité d'adaptation par rapport aux changements régionaux qui s'opèrent», a laissé entendre le nouveau chef de la diplomatie marocaine, qui met «les exigences constitutionnelles relatives au grand Maghreb», comme étant le cadre de l'action des diplomates marocains durant l'actuel mandat. Rassurer les partenaires Tentant d'apaiser les craintes exprimées par certains milieux, notamment au sein de l'UE, El Othmani a précisé que le respect de tous les engagements pris antérieurement par le Maroc est un acquis. Le partenariat avec l'UE sera donc à renforcer, tout comme «les relations avec le monde arabe et l'Afrique». S'agissant de la question de l'intégrité territoriale, les pourparlers seront maintenus avec les séparatistes et doivent aboutir à une solution, qui prenne aussi en compte la normalisation avec l'Algérie. Le nouveau ministre des Affaires étrangères n'a, par contre, pas dévoilé les canaux qui seront mis en œuvre. Le nouvel organigramme du gouvernement prévoit en principe que le portefeuille géré par Youssef Amrani, le ministre délégué, soit plus axé sur les relations avec l'UE et l'intégration dans l'espace méditerranéen. Là encore, le chef de la diplomatie marocaine n'a pas voulu être plus explicite, en insistant sur la nécessité d'atteindre les objectifs escomptés en impliquant également les deux instances législatives. En filigrane, il semblerait qu'El Othmani souhaite que les nouvelles prérogatives constitutionnelles laissent aux députés davantage de marge de manœuvre. La dynamisation du rôle de la commission des Affaires étrangères et l'accompagnement du gouvernement dans sa mission de défense des intérêts stratégiques sont les deux grandes questions discutées actuellement, pour donner un réel coup de fouet à l'action des parlementaires marocains et à l'affirmation de leur rôle sur la scène régionale et internationale. Durant cette période transitoire, une forte activité diplomatique a été enregistrée. En effet, que se soit au niveau du ministère des Affaires étrangères ou à celui de la présidence du gouvernement, une série de contacts informels menés par le département d'El Othmani, vont lui permettre de passer à l'acte, aussitôt après avoir passé le test de la déclaration de politique générale.