Il aura fallu une seule mesure antidumping pour que toute une industrie renaisse de ses cendres. Le cahier scolaire, majoritairement importé de Tunisie -outre une partie de Turquie- a fait des opérateurs marocains de ce secteur de simples négociants, abandonnant au passage une industrie jadis florissante. Le forcing du peu d'industriels qui continuaient à résister a finalement payé, avec l'annonce de mesures antidumping dont une taxation de 27%, ce qui les rend compétitifs. D'ailleurs, la mondialisation, marquée par une forte concurrence des fabricants de matériels d'impression et de montage du cahier, a substantiellement abaissé le coût des facteurs de production. Un autre facteur est venu renforcer la compétitivité nationale: l'arrivée dans le secteur d'opérateurs asiatiques, qui ont élaboré un matériel deux fois moins cher que celui fabriqué en Allemagne par exemple. Aujourd'hui, une machine ne coûte pas plus de 450.000 dollars, de quoi proposer sur le marché marocain un cahier scolaire produit localement présentant le meilleur rapport qualité-prix. Le plus important dans toute cette histoire, c'est qu'une simple mesure pourrait faire renaître tout un secteur. Dans ce sens, nos sources nous confirment qu'une dizaine d'opérateurs organisent déjà leur retour au sein de cette industrie, et comptent satisfaire les besoins du marché marocain. Maintenant, la leçon à retenir, c'est que la volonté politique pourrait faire des miracles. Il va falloir que le gouvernement assimile cela pour faire preuve de plus de volonté et d'engagement dans divers secteurs. En d'autres termes, il va falloir changer d'approche en privilégiant l'acte au verbe. Travailler plutôt que parler, et agir plutôt que réagir.