Les séparatistes mènent une offensive auprès du Parlement européen à la veille du vote, en séance plénière, des amendements permettant l'introduction des produits en provenance des provinces du Sud dans le système préférentiel de l'accord d'association. Le très attendu verdict de la Commission de l'agriculture et du développement rural du Parlement est finalement tombé. Les membres de ladite commission ont autorisé, à l'unanimité, les amendements apportés au pacte agricole afin que ce dernier intègre les produits en provenance des provinces du Sud. Il s'agit de la modification du protocole 1 et 4 de l'accord d'association, lequel amendera par la même occasion le précédent protocole une fois adopté par le Parlement européen. L'adoption de cet accord, sous forme d'échange de lettres entre l'Union européenne et le Maroc, afin d'accorder des tarifs préférentiels aux produits originaires des provinces du Sud, intervient suite à l'arrêt de la Cour de justice européenne datant du 21 décembre 2016. Les amendements en question devraient respecter ledit arrêt et permettre au protocole de clarifier le statut des produits en provenance de cette région marocaine et le traitement tarifaire qui leur seront accordés. Le jour du vote (lundi), les séparatistes sont revenus à la charge, invoquant encore une fois la Cour de justice européenne. Le Polisario a choisi l'agence espagnole Europa Press pour faire passer son message. Dans un entretien fleuve, Khatri Addouh, négociateur en chef du Polisario et président du dénommé «Parlement sahraoui», a recouru aux menaces. Addouh a souligné que le Polisario saisira de nouveau le pouvoir judiciaire européen si le Parlement communautaire accepte que le pacte agricole et le protocole de pêche intègrent les provinces du Sud sans «son aval» ! Pour le séparatiste en chef, les Européens peuvent renouveler les accords, «mais ce sont des accords totalement illégaux», a-t-il martelé. «Par conséquent, nous serons obligés de défendre notre droit devant la Justice européenne». Cependant, le représentant des séparatistes feint d'oublier que cette même instance avait stipulé que le Polisario n'était pas le représentant légitime de la population sahraouie et, de ce fait, ne pouvait décemment prétendre défendre les intérêts de la région. De plus, la Commission européenne avait souligné, le jour de l'adoption des amendements en juin dernier, que ces tarifs préférentiels généraient des avantages socio-économiques à la région et à sa population. Au vu des enjeux des prochaines étapes, les séparatistes comptent entreprendre une offensive diplomatique auprès des représentants communautaires. Des réunions sont prévues durant cette semaine avec les chefs des groupes parlementaires afin de les dissuader d'apporter leur soutien à cet accord durant le vote en séance plénière, prévu le 3 décembre. Les séparatistes présentent ce vote comme «une grave infraction» à l'arrêt de la Cour de justice européenne. Les séparatistes s'appuieront sur les Verts et la gauche unifiée, leurs alliés inconditionnels. L'Espagne et la France sont aussi visés par les attaques des séparatistes. Addouh les accuse de défendre la position du Maroc et de vouloir «impliquer l'UE dans une position négative». De même, le représentant du Polisario a mal digéré le fait que les instances européennes les excluent de toute consultation durant ce processus. Il a même reproché à la CE et à l'Espagne de «céder au chantage du Maroc» concernant la question migratoire. Addouh a été jusqu'à proposer au gouvernement espagnol de traiter le Maroc avec «force et fermeté».