Dans le sillage de la RAM –qui a reçu de plein fouet le coup de la dernière directive européenne relative à l'instauration d'une taxe carbone pour le secteur de l'aviation civile- Emirates vient de livrer ses premières estimations de la facture qu'elle aura à payer. L'entrée en vigueur de cette mesure devrait, en effet, coûter entre 500 millions et 1 milliard de dollars US à la compagnie aérienne, selon des informations obtenues auprès des responsables de la direction régionale du transporteur aérien, basés à Casablanca. Ces derniers parlent de «grand impact» sur les activités de la compagnie, en sachant que ces chiffres concernent le cumul des taxes qui seront dorénavant versées à l'Union européenne (UE) sur les dix prochaines années. «Près d'un quart des opérations globales d'Emirates se font en Europe et elles seront toutes soumises au programme environnemental de réduction des émissions mis en œuvre par les vingt sept», explique-t-on auprès de la même source. Emirates devra, dès lors, passer à une optimisation de ses plans de vol, en l'occurrence en ce qui concerne les rejets de CO2 de ses appareils. Il faut dire que les surcoûts attendus de la mise en application de cette dernière directive, devraient être un poids de plus sur les ailes de la compagnie émiratie, qui donne déjà beaucoup d'importance stratégique à l'optimisation de ses activités. Cette dernière a, notamment, revu ses dispositifs d'opérations de vol. «Notre flotte a une moyenne d'âge de 69 mois, c'est l'une des plus jeunes du monde. Nous émettons une moyenne de 25% de gaz à effet de serre de moins que la flotte moyenne globale de l'OACI», explique-t-on auprès du management régional de la compagnie. Acquisitions «propres» La compagnie compte également renforcer ses efforts en termes d'économies en carburant au niveau de ses appareils. Cette flotte aurait une moyenne de consommation de carburant de moins de quatre litres pour chaque 100 kilomètres-passagers parcourus - mieux que certains modèles de voitures. «Nous avons prévu l'acquisition de nouveaux A380 qui devront progressivement entrer en service dans le court terme. Nous nous attendons ainsi à de plus conséquentes réductions de carburant et d'émissions pour tous les passagers d'Emirates», complète la même source. Les efforts de la compagnie pour maitriser ses émissions de GES ne devraient toutefois pas se concentrer dans sa flotte. Sur terre, le groupe DNATA, qui gère les services de la compagnie émiratie, est en train d'étudier l'équipement technique de soutien au sol, en mettant en service des tracteurs à la fois électriques et hybrides de manutention de bagages, ainsi que d'autres alternatives aux moteurs diesels conventionnels. «En utilisant les unités électriques-hybrides de transport des bagages, il n'y a pas d'émissions de gaz sur le lieu d'utilisation», indique les responsables du transporteur émirati.