L'information n'est pas passée inaperçue hier : Près de 210 médecins du secteur public ont déposé une demande de démission auprès du ministère de la Santé, depuis le mois dernier. Le plus grave est, justement que ce chiffre risque de grimper dans les jours qui viennent, si l'en on croit les propos du Dr Alalaoui Almontadar, président du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). Les pratiquants viendront donc rallonger la liste des 50 pratiquants démissionnaires dans le sud, 30 dans la région de Ouarzazate et plus de 130 au niveau de Casablanca-Settat. Ce n'est pas tout puisqu'une grève générale est prévue demain vendredi 26 octobre, pour poursuivre la série de protestations qui dure depuis septembre 2017. Dans une déclaration aux Eco.ma, le président du SIMSP affirme que cette "démarche résulte d'un ras-le-bol général exprimé par les médecins de ce secteur, qui travaillent dans des conditions déplorables ne respectant aucunement leur dignité, ni celle du citoyen marocain". Dr Alalaoui Almontadar ajoute: " Nous voulons servir 34 millions de Marocains dans des conditions meilleures. Les patients nous voient responsables de ce chaos dans les hôpitaux et les centres de Santé. Pourtant, nous y sommes pour rien, nous sommes juste les personnes présentes sur place pour encaisser les coups de colère des citoyens… Une colère que nous partageons et que nous essayons d'exprimer depuis des années sans aucun retour favorable". Absence de matériel, manque d'entretien, mauvaise gérance des ressources humaines… Plusieurs maux sont cités par ces professionnels de la santé. Aujourd'hui, le SIMSP dit attendre une réponse claire du chef du gouvernement, du ministère de la Santé, et du ministère de l'Economie et des Finances. Pour l'heure, les médecins démissionnaires occupent toujours leurs postes, en attendant le retour du ministère de la Santé par rapport à leur démission. Une demande de départ qui peut être retirée, si leurs "revendications minimales sont prises en considération", selon le président du syndicat. "Nous voulons pas créer ce divorce, sauf si les choses ne s'arrangent pas. Une communication est indispensable pour régler ces difficultés, afin de se rediriger vers l'intérêt du citoyen marocain qui a besoin de nous", explique Dr Alalaoui Almontada. Il faut dire que cette situation n'est pas pour simplifier la situation d'un secteur déjà en crise et souffrant de pénurie de ressources humaines. Le secteur déclare un besoin de 7.000 médecins et 9.000 infirmiers pour occuper des postes vacants à travers tout le pays. "Nous ne voulons plus entrer en confrontation avec les citoyens qui font face à une mauvaise qualité de service sans pour autant connaître les vrais responsables. Nous connaissons les causes de ces dysfonctionnements, et notre but est de faire cesser cette situation déplorable qui touche malheureusement un secteur primordial", conclut le président de la SIMSP.