Après le coup de gueule royal, tout le monde se met à discuter du nouveau modèle du développement (MDD), mais quels sont les préalables à ce débat ? La question est légitime car il ne s'agit pas de sauver les apparences et de feindre de participer au débat national, mais de produire des propositions réalistes, cohérentes et surtout applicables. Cependant, le principal préalable est de s'interroger sur l'actuel MDD s'il y en a un et d'énumérer ses limites. Or, les experts sont divisés entre ceux qui disent nous n'avons jamais eu de MDD et les autres qui estiment que nous en avons un mais qu'il est dépassé. En tout cas et c'est ce qui intéresserait plus les Marocains, c'est d'adopter un MDD qui s'attelle à résoudre les maux sociaux et qui apporte des réponses concrètes aux problèmes économiques. Sur les trente dernières années, le Maroc s'est focalisé sur la mise en place des fondements des infrastructures routières, de barrages et de base, en plus de l'électrification du monde rural. À présent, la priorité des priorités est l'éducation de notre progéniture sans laquelle le meilleur MDD au monde ne nous servirait à rien. C'est dire que seul un système éducatif révolutionnaire, au centre du nouveau MDD, est capable de produire des générations aptes à porter les défis du Maroc de 2050. Croire que pondre un nouveau MDD est le sésame qui résoudrait tous les problèmes du Maroc est synonyme de reproduire les mêmes erreurs qui ont plombé le Maroc sur le dernier quart de siècle. Et encore une fois, si nous mettons en œuvre toute réelle réforme éducative dès 2019, on ne pourrait commencer à cueillir les premiers fruits que dans une quinzaine d'années. Autant dire que le premier défi du nouveau MDD est le temps, et chaque jour perdu est équivalent à une année supplémentaire. Le compteur est déjà enclenché, saurons-nous être au rendez-vous ?