La dette extérieure publique marocaine gonfle encore. Cette augmentation intervient alors même que l'Etat marocain n'a pas eu recours à une levée de fonds à l'international. La dernière, d'un montant d'un milliard d'euros, remonte, en effet, à fin 2010. Aussi, à fin septembre dernier, le stock de la dette extérieure publique atteignait 181,9 milliards de dirhams, selon le bulletin trimestriel de la dette extérieure publique publiée par la direction du Trésor et des finances extérieures. Un niveau qui est en nette augmentation par rapport à la même période de l'année précédente, et qui dépasse même celui du stock de la dette publique à fin décembre 2010. D'ailleurs, l'augmentation par rapport à fin décembre 2010 est de l'ordre de 5%. Cela s'explique principalement par le solde positif des flux nets des emprunts extérieurs en faveur de notre pays, qui se sont élevés à près de 8,5 milliards de DH. Les entreprises et établissements publics ressortent comme les plus gros contributeurs de ce solde positif avec 4,6 milliards de DH. Le Trésor complète, quant à lui, l'augmentation du solde positif des flux nets des emprunts extérieurs à hauteur de 3,9 milliards de DH. Pour leur part, les tirages sur emprunts extérieurs publics se sont établis, sur les 9 premiers mois, à 16,8 milliards de DH. Ils étaient destinés, à hauteur de 6,2 milliards de DH au titre des appuis aux réformes engagées par l'Etat. Ensuite, 2,6 milliards étaient destinés au financement des projets du budget. Enfin, 8 autres milliards de DH, émanant des tirages sur emprunts extérieurs publics, ont servi à accompagner l'effort d'investissement mis en œuvre par les entreprises et les établissements publics notamment pour les projets d'infrastructures. Euro-dépendance En ce qui concerne la structure du portefeuille de la dette extérieure publique, la plus grande partie reste libellée en euros. Cette part représente près de 71,2%. La part libellée en dollars se cantonne, quant à elle, à 8,3% et celle libellée en Livre sterling ne dépasse pas les 7%. Le reste, 13,5%, étant libellé en diverses monnaies. En ce qui concerne les créanciers, il s'agit, pour 52% des multilatéraux, et pour 39% des bilatéraux, alors que les marchés financiers internationaux et les banques commerciales ne représentent que 9% du portefeuille de la dette extérieure publique. Les statistiques sont encore plus étayées en ce qui concerne la dette extérieure du Trésor et font ressortir la forte prépondérance des institutions internationales. Celles-ci sont en augmentation et représentent 52,6% de l'encours, à fin septembre dernier, contre 49,3% au deuxième trimestre et 49,5% à fin décembre 2010. Les pays de l'Union européenne sont les seconds créanciers du royaume avec près de 22,4% de l'encours du Trésor, même s'ils accusent une baisse, puisqu'ils étaient à 23,1% au deuxième trimestre 2011 et 22,9% à fin décembre 2010. Vient ensuite le marché financier international, qui représente désormais 12,7% de l'encours de la dette du Trésor, contre 15,9% au deuxième trimestre. Enfin, dans un souci de sécurité, le trésor privilégie toujours les taux d'intérêts fixes. Aussi, la part de ces derniers ressort à 68,1%, contre 67,3% à fin décembre 2010. Les turbulences qui marquent les marchés financiers internationaux devraient conforter encore plus cette option... en attendant de voir si l'Etat va recourir à une sortie à l'international au cours de l'année 2012.