L'encours de la dette extérieure publique enregistré à fin septembre 2011, comparativement à fin décembre 2010, est de 181,9 milliards de dirhams, soit une hausse de 5%. Une telle augmentation vient confirmer les inquiétudes sans cesse croissantes sur l'état critique soulevé au niveau du financement de l'économie et de l'assèchement général de liquidité observé. La Direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE), qui vient de rendre publique sa note trimestrielle, explique que cette accentuation émane essentiellement du « solde positif des flux nets des emprunts extérieurs en faveur de notre pays, qui se sont élevés à près de 8,5 milliards de dirhams ». Les établissements et entreprises publics canalisent l'essentiel de ces sources externes avec plus de 4,6 milliards de dirhams contre 3,9 pour les besoins du Trésor. Dans le détail, la configuration par créancier laisse dégager une prééminence des multilatéraux à hauteur de 51,4%. Viennent ensuite les pays de l'Union européenne à raison de 24,9%, la microfiance et les banques commerciales (9,4%) et les pays arabes (7,8%). La structure de l'encours de la dette par emprunteurs hisse le Trésor au rang du plus grand bénéficiaire avec plus de 52%. Au moment où les entreprises et établissements publics revendiquent 47%. Le secteur bancaire et les collectivités locales se contentent respectivement de 0,7% et 0,2%. 4,1 milliards de DH de dette S'agissant du service de la dette, les chiffres annoncés font office d'un total de plus de 4,1 milliards de dirhams au terme du troisième trimestre de l'année précédente. Ce total est réparti entre les charges en principal situées à 2,88 milliards de dirhams et les charges en intérêt chiffrées à 1,2 milliard de dirhams. Il faut dire que le service de la dette pèse très lourdement sur les capacités de remboursement de l'économie, à bout de souffle du fait de la forte dépendance du pays de son premier partenaire étranger, la zone euro, qui succombe et succombera encore durant les deux ou trois prochaines années à un vent fort de récession. Cette dépendance se manifeste d'ailleurs par le cours du dirham indexé sur un panier de devises comprenant essentiellement l'euro et le dollar. La composition par devises du stock de la dette montre la prééminence de l' Euro qui s'accapare 71,2% du total contre seulement 8,3% pour le dollar. Par ailleurs, les prévisions pour les six années à venir promettent un creusement des charges d'intérêts. Toujours selon la DTEF, les projections des charges sur la base de l'encours laissent ressortir un total de 19,6 milliards de dirhams pour l'année en cours. Les prédictions atteindront leur pic en 2017, avec plus de 21,4 milliards de dirhams, avant de retrouver leur trend baissier en 2018 pour tomber à 14,7 milliards. À noter enfin que les tirages sur emprunts extérieurs publics se sont situés à 16,8 milliards. Plus de la moitié (8 milliards ) ont été alloué à l'effort d'investissement mis en œuvre par les entreprises publiques, notamment pour les projets d'infrastructures. Le reste a été destiné au financement des projets du budget (2,6) et aux efforts d'appui aux réformes engagées par l'Etat à hauteur de 6,2 milliards de dirhams.