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"Sofia" accouche d'une réalité cruelle
Publié dans Les ECO le 12 - 09 - 2018

Meryem Benm'Barek émeut la France et le monde avec «Sofia», un film sur les mères célibataires et la fracture sociale au Maroc. Prix du scénario «Un certain regard» du dernier festival de Cannes, le film a fait une sortie très remarquée en France très remarquée, le 4 septembre dernier. Il arrive au Maroc le 19 septembre.
«Sofia» est une fresque sociale sur la dure réalité des relations hors mariage au Maroc sur fond de fracture sociale. Sofia, 20 ans, vit avec ses parents à Casablanca. Suite à un déni de grossesse, elle se retrouve dans l'illégalité en accouchant d'un bébé hors mariage. L'hôpital lui laisse 24h pour fournir les papiers du père de l'enfant avant d'alerter les autorités, sauf que Sofia ne semble pas connaître ce père, justement !
Apparences ou morale ?
La première scène du film nous plonge tout de suite dans le bain. Déjeuner familial heureux d'une famille moyenne casablancaise où l'on parle arabe et français, où l'on parle de projets et d'avenir. On s'oublie tout en s'épiant comme si un évènement planait au dessus de leurs têtes, un évènement qui allait peut-être tout chambouler. La jeune Sofia (20 ans), interprétée par Maha Alemi, a des douleurs au ventre. Sa cousine Lena, jouée par Sarah Perles, étudiante en médecine dont le père est Français, lui vient en aide et découvre qu'elle est en fait enceinte. Sofia vient de vivre un déni de grossesse. S'en suit alors une course contre la montre. Aucun hôpital ne veut d'elle puisqu'elle a besoin des papiers des deux parents. Sofia ne peut donc pas accoucher dans un hôpital. C'est illégal. Néanmoins, sa cousine réussit à trouver une solution: l'hôpital laisse 24h à la jeune femme traumatisée pour retrouver le père, se marier avec lui et reconnaître l'enfant. Une situation qui va mettre en relief des hypocrisies, des non-dits et cette envie obsessionnelle de sauver les apparences même au détriment de la morale. Le duo Maha Alemi, effondrée et perdue tout en étant consciente de ce qu'elle doit faire et Sarah Perles dont le regard occidentalisé dénonce les règles, les traditions, les frustrations d'une société à plusieurs vitesses, est à la fois touchant et convaincant. Les deux actrices portent le film sur leurs épaules.
Fracture sociale
La réalisatrice a filmé une réalité que l'on ne dépeint pas beaucoup dans les films marocains: la classe moyenne, dont est issue Sofia. Trop souvent caricaturé, le Marocain est soit très riche, soit très pauvre. La réalisatrice franco-marocaine a eu cette finesse de filmer le Marocain moyen qui, lui aussi, peut faire preuve de «hogra» envers la catégorie sociale qui lui est inférieure. Car Omar, le père présumé de l'enfant, est issu de Derb Sultan. «Derb Sultan, qui t'a emmené à Derb Sultan ?», se révolte la mère de l'héroïne, qui habite pourtant à quelques kilomètres du quartier en question. La scène du salon où Raouia, mère de Omar, essaie de faire la conversation est drôle et triste à la fois. Dans cette même famille, la mère de Sofia est en admiration devant sa sœur qui «a réussi», qui a su faire un bon mariage. Une scène très touchante où ce personnage campé par une Lubna Azabal très juste, avoue à sa fille Lena qu'elle n'a pas épousé son père par amour. Il s'agissait d'un mariage de raison. Le père de Sofia, campé par un Faouzi Bensaïdi percutant, absent, dépassé par les évènements, qui souhaite voir ce problème «vite réglé» pour pouvoir continuer ses affaires. Un film poignant, avec toutes les maladresses d'un premier long-métrage mais balayées par une histoire qui se tient. Une réflexion en 80 minutes, intense, presque trop courte où Meryem Benm'Barek donne une voix à toutes ces femmes dans l'ombre.


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