L'art contemporain marocain vient de perdre un de ses pionniers, ce jeudi 21 juin. Hassan El Glaoui s'est éteint à l'âge de 94 ans. Zoom sur une œuvre profondément humaine. Passionné et rêveur, ses toiles respirent la nature, son amour pour le cheval, la fantasia, les racines et les origines. Celui qui est devenu peintre grâce à Winston Churchill a su marquer à sa manière l'art contemporain du pays. Une carrière qui n'était pas gagnée d'avance puisque la famille de l'artiste ne voulait pas entendre parler d'un avenir dans l'art. Issu d'une famille politique, Hassan El Glaoui était le fils du dernier pacha Thami El Glaoui et de Lalla Zineb, fille du grand vizir El Mokri. C'est une visite du chef d'Etat britannique de renom qui convainc le père de laisser son fils suivre sa voie artistique. «C'était dans les années 1940, 1943 peut-être. Nous n'habitions pas la maison de mon père, mais celui-ci voulait que tous ses fils soient là pour recevoir son grand ami, le Premier ministre britannique», racontait Hassan El Glaoui au journal Figaro il y a quelques années où il rappelait que l'ancien homme d'Etat était très respecté de son père et qu'il écoutait ses conseils. «Je suis très reconnaissant qu'il ait dit à mon père que j'avais du talent et qu'il fallait me laisser poursuivre une formation académique à Paris», avait avoué l'artiste-peintre au quotidien français. Il poursuit alors un parcours académique des plus exemplaires, à l'Ecole des Beaux-Arts au début des années 1950, sous la direction de Jean Souverbie et d'Emilie Charmy. Après de nombreuses expositions à l'international et au Maroc, il se fait une réputation d'un artiste engagé, qui raconte la réalité du pays et qui dépeint Marrakech mieux que personne. Il racontait, à travers son art, la vie qu'il aurait pu avoir en tant que politicien, s'il avait suivi les traces de son père. Hassan El Glaoui s'est éteint à Rabat ce jeudi 21 juin.