Les conclusions préliminaires de la 6e enquête nationale sur la population et la santé familiale ont été révélés ce lundi à Rabat par le ministre de la Santé, Anas Doukkali. Il en ressort des chiffres édifiants sur la situation de la santé des Marocains, notamment du fait que les données chiffrées permettent le suivi de l'évolution des différents aspects étudiés, entre l'année 2011 et 2018. Pour le taux de mortalité infanto-juvénile, par exemple, l'étude révèle une contraction de ce phénomène chez la population âgée de moins de 5 ans. En effet, il s'agit d'une baisse de 27 % entre 2011 et 2018, en passant de 30,5 à 22,16 décès pour 1.000 naissances vivantes. Anas Doukkali a par ailleurs souligné que le taux de mortalité infantile est passé de 28,8 décès à 18,0 pour 1.000 naissances vivantes, soit une réduction de 38%, ajoutant que la mortalité néonatale a atteint un taux de 13,56 pour mille naissances. S'agissant de la mortalité maternelle, le taux y relatif a connu une importante baisse en passant de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes durant la période 2009-2010 à 72,6 durant la période 2015-2016, soit une réduction de 35%. Selon le ministre de la Santé, cette amélioration de la situation pourrait être notamment expliquée par l'amélioration du suivi de la grossesse, l'accouchement en milieu surveillé et l'amélioration de la qualité de prise en charge. D'ailleurs, a souligné Doukkali, la proportion des femmes ayant bénéficié des consultations prénatales qualifiées, a évolué de 11 points entre 2011 et 2018 pour atteindre 88,4%, tandis que la proportion des accouchements assistés par un personnel qualifié a aussi évolué notablement en passant de 74% en 2011 à 86,6% en 2018, soit une amélioration d'environ 13%. Quant à l'indice synthétique de fécondité, il a connu une diminution entre 2011 et 2018 en passant de 2,59 à 2,38 enfants par femme. Sur un autre registre, les résultats de l'étude nous apprennent également que la proportion des individus atteints d'au moins une maladie chronique a atteint 21% en 2018, contre 18,2% en 2011. De même, la proportion des individus atteints du diabète est de 4,8% en 2018 contre 3,3% en 2011. Pour ce qui est de la proportion des individus atteints de l'Hypertension artérielle, elle est passée de 5,4 % en 2011 à 6,8% en 2018. Doukkali n'a pas manqué de souligner la particularité de cette enquête qui, contrairement aux précédentes, s'intéresse à la santé des personnes âgées de 60 ans et plus, une catégorie en augmentation et qui représente 11% de la population. Ce taux devrait, selon les projections du ministère, augmenter pour atteindre un quart de la population à l'horizon 2050. En effet, l'enquête a fait ressortir que 19,2% des personnes âgées de 60 ans et plus sont toujours en activité, 64% sont atteintes d'au moins une maladie chronique, 20% sont diabétiques, 34% sont hypertendues, 6,2% vivent seules, 15% vivent dans des conditions de logement inconvenables et 10,6% ont déclaré avoir été violentées durant la dernière année précédant l'enquête. Notons que la 6ème enquête nationale sur la population et la santé familiale a été réalisée par le Ministère de la Santé en coordination avec le Haut-Commissariat au Plan, et avec l'appui de l'Organisation Mondiale de la Santé, l'UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l'agence nationale de l'assurance maladie et la Ligue des Etats Arabes. La première phase de cette enquête concernait la collecte des données sur la mortalité maternelle auprès d'un échantillon d'environ 121.725 ménages répartis sur les 12 régions en milieu urbain et rural, tandis que la seconde portait sur la collecte des données en utilisant des questionnaires auprès d'un échantillon de 15300 ménages répartis sur l'ensemble du territoire national.