Le modèle maroco-espagnol en matière de migration et de bon voisinage a été mis en avant lors de la 5e conférence ministérielle du dialogue euro-africain sur la migration et le développement, tenue le 2 mai à Marrakech. La 5e conférence ministérielle du dialogue euro-africain sur la migration et le développement, a permis à Rabat et Madrid de renouveler leurs vœux d'amitié et d'entente. La presse espagnole s'est longuement arrêtée sur les propos élogieux formulés par le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido, à l'adresse du royaume et ses autorités. D'emblée, le ministre espagnol a reconnu la tâche ardue assumée avec brio par les forces de l'ordre marocaines, pour contrer le phénomène de l'émigration clandestine. Conscient des efforts fournis par les autorités marocaines pour contrôler le trafic des pateras, Zoido a annoncé qu'après un entretien avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, les deux gouvernements se sont accordés sur l'adoption de nouvelles mesures; afin de renforcer les moyens conjoints déjà adoptés. L'objectif des deux pays, souligne-t-il, étant de réguler l'immigration irrégulière et sauver des vies humaines. «Nous sommes conscients du fait que la pression sur le Maroc est de plus en plus importante à cause de la montée de la pression en provenance de l'Afrique centrale et du Sahel», a-t-il reconnu. De fait, depuis le début de l'année, 4.400 personnes ont réussi à traverser le détroit, soit 18% par rapport à l'exercice écoulé. Selon le bilan des ONG, environ 22.419 ont atteint les côtes andalouses en 2017. Mais traverser les deux rives d'une manière clandestine est une entreprise qui n'est pas sans risque mortel. De ce fait, l'Espagne s'accapare 20% des décès aux frontières au niveau mondial. Durant cet exercice, 217 candidats à l'immigration clandestine ont péri en essayant de rejoindre les côtes espagnoles par les différentes routes maritimes, et ce durant les premiers quatre mois de l'année. Toutefois, l'Italie arrive en tête en terme d'arrivées des migrants irréguliers, avec 9.467 et plus de 370 morts lors de cette périlleuse tentative de rejoindre le «Vieux» continent, d'où la reconnaissance des autorités espagnoles. Zoido a en effet chaleureusement remercié son homologue marocain pour la sincérité des relations bilatérales. De même, le responsable ibérique a salué les efforts déployés par les forces de l'ordre marocaines de faire face à la recrudescence du phénomène migratoire. «Le Maroc est un partenaire prioritaire pour l'Espagne et le sera pour l'Union européenne, dont les liens (bilatéraux) se raffermissent» a réaffirmé le responsable espagnol, présentant devant les participants à cette conférence, le modèle maroco-espagnol en matière de gestion des flux migratoires. «Un modèle exemplaire de coopération et de bon voisinage», a -t-il rappelé. Concrètement, les deux pays ont mené 1.340 missions conjointes, durant l'exercice 2017. L'accomplissement de ces missions a nécessité la mobilisation de 2.500 patrouilles terrestres, 1.500 maritimes et 560 missions aériennes. «Nous devons collaborer avec, et les pays d'origine et les pays de destination des migrants. C'est une responsabilité partagée entre les Etats concernés par le dossier migratoire», a-t-il conclu.