Des scientifiques de l'université britannique de Portsmouth et du Laboratoire national des énergies renouvelables du ministère américain à l'Energie ont conçu par hasard une enzyme capable de détruire le plastique. Une découverte qui pourrait contribuer à résoudre le fléau mondial de pollution créé par cette matière nuisible. Des chercheurs américains et britanniques ont conçu par hasard une enzyme capable de détruire du plastique. Il s'agit précisément de scientifiques de l'université britannique de Portsmouth et du Laboratoire national des énergies renouvelables du ministère américain à l'énergie. Curieusement, l'objectif initial de cette équipe américano-britannique essayait juste de comprendre le fonctionnement de l'une de ses enzymes appelée PETase, notamment en découvrant sa structure. Dès lors, ils ont concentré leurs efforts sur une bactérie découverte au Japon il y a quelques années : l'Ideonella sakaiensis. «Et ont été un peu plus loin en concevant par accident une enzyme qui est encore plus efficace pour désagréger les plastiques PET», selon les conclusions publiées au début de la semaine dernière dans les comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Des scientifiques de l'université de South Florida et de l'université brésilienne Campinas ont également participé aux expérimentations qui ont débouché sur la mutation par hasard d'une enzyme beaucoup plus efficace que la PETase naturelle. La bactérie ainsi découverte se nourrit d'un type de plastique bien identifié, le polytéréphtalate d'éthylène (PET) qui entre dans la composition de très nombreuses bouteilles en plastique. Depuis, les scientifiques s'activent à en améliorer les performances dans l'espoir de pouvoir un jour l'utiliser dans un processus industriel de destruction des plastiques. «La chance joue souvent un rôle important dans la recherche scientifique fondamentale et notre découverte n'y a pas fait exception», a commenté John Mc Geehan, professeur à l'école de sciences biologiques à Portsmouth. «Bien que l'avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu'il y a de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d'une solution de recyclage pour la montagne en constante croissance de plastiques mis au rebut», a-t-il poursuivi. En effet, cette découverte inouïe pourrait contribuer à résoudre le problème mondial lié à ce type de pollution où plus de huit millions de tonnes de plastique aboutissent dans les océans de la planète chaque année, faisant croître les inquiétudes sur la toxicité de ce dérivé du pétrole et sur son impact sur la santé des générations futures et de l'environnement. Et malgré tous les efforts déployés jusque-là en matière de recyclage, la grande majorité de ces plastiques peut perdurer pendant des centaines d'années. L'espoir renaît !