Différentes associations de la société civile marocaine en Espagne viennent de dénoncer le blocus imposé aux séquestrés des camps de Tindouf en Algérie. La semaine dernière, à Barcelone (Nord-Est de l'Espagne), plusieurs ONG se sont mobilisées pour une manifestation à laquelle ont participé des centaines de Marocains d'Espagne et des provinces du Sud du Maroc. Selon un communiqué, rendu public par ces dernières, la manifestation avait permis de «dévoiler, au grand jour et devant l'opinion publique espagnole, les violations systématiques perpétrées par le Polisario en matière de droits humains». Les manifestants ont, par la même occasion, lancé un appel international pour une intervention auprès du Haut commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), en vue de procéder à un recensement exhaustif des Marocains retenus contre leur volonté à Tindouf. La manifestation, organisée sous le slogan « Oui au statut d'autonomie pour le Sahara marocain», a été marquée par la participation de centaines de Marocains qui se sont déplacés des différentes régions d'Espagne, notamment d'Andalousie, du Pays Basque et de Catalogne. Tortures et barbarie Toujours sur le registre des violations des droits de l'homme dans les camps de Tindouf, un groupe d'anciens détenus dans les geôles du Polisario a présenté, mercredi dernier à Nouakchott (Mauritanie), des témoignages accablants sur le traitement inhumain qui leur avait été infligé par leurs tortionnaires. Les atrocités, racontées en détail lors d'une conférence de presse, allaient au-delà de l'imaginable. «Nous étions enterrés dans des trous et les tortionnaires, dont des dirigeants du Polisario, se délectaient des sévices qu'ils nous infligeaient», raconte Mohamed Fal Ould El-Cadi, qui a passé quatre ans dans ces geôles. Ama Benbbeh Khalis, un directeur d'école ayant à son «actif» sept ans en détention, racontait que les tortionnaires se livraient à des «pratiques sadiques» sur les détenus mauritaniens au point que ces derniers «en venaient à souhaiter la mort plutôt que de demeurer entre leurs mains...» Dans une démarche unanime, les anciens séquestrés ont appelé le Polisario, à «reconnaître ses crimes contre l'humanité, commis sur la personne de Mauritaniens, à faire la lumière sur le sort des disparus dans ses geôles, à remettre les corps de ces derniers à leurs familles et à dédommager les victimes».