Quelques heures après la réaction du ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaïd, en réponse à une question orale à la Chambre des conseillers ce mardi sur la campagne de boycott de certains produits (lait Central, produits pétroliers des stations Afriquia et Sidi Ali), une nouvelle phase de colère s'enchaine sur les réseaux sociaux par les boycotteurs traités d'«étourdis» par le ministre ! Loin de la politique, les présidents du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) et de la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC) ont bien voulu se livrer à LesEco.ma pour communiquer leurs avis. Les détails. «Nous devons encourager l'entreprise, les produits marocains, pas comme ce que font certains étourdis qui appellent à boycotter des entreprises marocaines qui pourtant sont structurées, emploient des citoyens et paient leurs impôts» avait souligné le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. Cette phrase a été le stimulus qui a irrité la toile. Ainsi, un vague de critiques a été déclenchée sur plusieurs pages, afin de manifester criardement leur insatisfaction à l'encontre de certains politiques. Approché par LesEco.ma, Adil Ziadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), affirme que son entité n'a pas d'informations particulières par rapport à ce boycott ni sur les parties qui sont derrière cette campagne. «D'autant plus que nous ne faisons pas de la politique», a-t-il ajouté. Ziadi a tenu également à préciser que la politique de boycott concerne plusieurs marques et que «s'il y a un mot à avancer là-dessus, c'est que les prix des carburants au Maroc sont les moins chers de tous le pourtour méditerranéen et ce, étude à l'appui». Dans le même ordre d'idées, notre interlocuteur a rappelé que le Maroc n'est pas producteur de pétrole ; les hausses et les baisses sont aléatoires car dépendantes de l'OPEP et du marché international. «Faut-il le rappeler ? La valeur du pétrole est montée de 30 dollars en 2016 à 74 dollars le baril aujourd'hui» a-t-il ajouté. Qu'en pense la FMDC ? La Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC) opte, cette fois-ci, pour la neutralité mais non sans responsabiliser le gouvernement. Rejoint par LesEco.ma, Bouazza Kherrati, président de la FMDC, ne trouve pas d'explication particulière à cette campagne de boycott déchaîné sur la toile marocaine ni qui en sont les instigateurs. «En tant que fédération, chaque fois que nous nous apprêtons à entamer une action, nous sortons un communiqué. Nous pensons donc qu'il n'y a pas de responsable qui a déclenché cette campagne». Le président de la FMDC se pose une brochette de questions liées aux raisons de cette campagne avant le ramadan et pourquoi seulement certains produits sont la cible de la toile. «Par crainte de nous immiscer dans une guerre entre marques, nous avançons qu'il se pourrait que cette campagne soit l'œuvre de concurrents ou encore d'autres parties. On n'a donc aucune preuve que c'est bien le consommateur lui-même qui réagit», nous a-t-il affirmé. Et d'ajouter : «Nous accusons non pas les entreprises marocaines mais le gouvernement qui reste impassible ; c'est lui le vrai responsable de l'anarchie que connait le marché marocain». Quant au rôle des réseaux sociaux dans la démocratisation de ce boycott, Kherrati avance que ces derniers «sont une arme à double tranchant en ce sens qu'ils peuvent défendre le positif comme le négatif. Mais lorsqu'on signe une pétition ou une demande, on s'identifie tout en assumant ses responsabilités. Quand cela reste dans l'anonymat, ce n'est pas crédible et aucunement appréciable», regrette-il.