«Au départ étaient Abdelkrim El Khatib et Mahjoubi Aherdane», avait lâché Benkirane lors de l'officialisation de la l'alliance avec le MP. Une manière de prédire que les appareils exécutif et législatif seront sous le contrôle de ces deux formations. Tout porte donc à croire en effet que le compromis politique trouvé pour le désengagement du MP du G8 était justement d'occuper le devant de la scène parlementaire durant la période 2011-2013. La nouvelle rentrée parlementaire s'est vite déplacée pour être à la tête de l'agenda des pourparlers des membres de la coalition du nouveau gouvernement. La réunion des secrétaires généraux des quatre partis, ainsi que le tête à tête tenu entre Abdelilah Benkirane et Mohamed Abied de l'UC ont donné le coup d'envoi effectif de la mise en place des nouvelles instances décisionnelles au niveau de la première Chambre. «Le président du Parlement sera issu des partis formant la majorité, sans que le PJD ne soit concerné par cette élection», annonce le parti de la lampe à l'issue de la rencontre. Le nouveau président sera donc choisi parmi l'Istiqlal, le MP et le PPS. La non candidature de Abbas El Fassi et de Nabil Benabdellah aux législatives anticipées laisse la porte ouverte à Mohamed Laenser pour être le candidat de la majorité parlementaire qui dispose de 217 sièges. Et l'opposition ? Le secrétaire général du MP reste par conséquent le candidat le plus sérieux de la nouvelle coalition qui se plaît aussi à penser au ralliement des 7 députés de l'alliance des partis du centre et vraisemblablement ceux de l'UC, qui disposent de 23 sièges, pour porter à 247 le nombre des députés qui donneront quitus à Benkirane lors de sa déclaration de politique générale, soit 62% des députés. La marge de manœuvre de l'opposition parlementaire reste pour sa part assez restreinte pour imposer un candidat qui puisse rafler la présidence du Parlement avec une majorité de 247 voix potentiellement acquise pour le candidat de la majorité gouvernementale. La majorité tentera aussi de rester majoritaire au sein du bureau ainsi que des commissions. L'élection des présidents des commissions permanentes et de leurs bureaux aura lieu à la représentation proportionnelle des groupes. Cela veut dire encore une fois une large présence des députés de la majorité au sein des diverses commissions qui seront instituées. La réforme du règlement intérieur du Parlement sera cette fois inévitable. Après plusieurs années de tractations sur le sujet, la nouvelle Constitution a mis un terme à l'attentisme qui a longtemps prévalu. Plusieurs pistes sont déjà identifiées sur les principaux axes de cette refonte juridique, comme le changement du mode de contrôle hebdomadaire sur le gouvernement, ainsi que les devoirs de l'information des députés sur le travail gouvernemental.