Cette année encore, c'est un film à petit budget, mais d'une grande qualité cinématographique, qui remporte l'Etoile d'or de la 11e édition du Festival du film international de Marrakech (FIFM). Il s'agit du long métrage danois «Out of bounds» (Labrador) de Frederikke Aspöck. Cette production a plongé le jury ainsi que les invités du festival, dans l'univers d'un jeune couple, Stella et Oskar. Tous les deux décident de rendre visite au père de Stella, Nathan, qui mène une vie solitaire dans une île venteuse et désolée avec son labrador. Un affrontement entre Oskar et Nathan s'avère avec le temps inévitable pour trouver l'équilibre...C'est une plongée dans le monde compliqué des relations humaines, que «Outs of bounds», premier film de la réalisatrice Aspöck propose. À l'instar du jury de l'édition 2010 présidé par John Malkovich, celui de cette édition présidée par l'artiste serbe Emir Kusturica a également honoré le cinéma australien, en attribuant le prix du jury à «Snowtown», de Justin Kurzel. Ce n'est pas tout. Cette production a remporté aussi le prix d'interprétation masculine via l'acteur Daniel Henshall. Un lien fort est en train de se tisser entre le FIFM et la cinématographie australienne, de plus en plus présente sur la scène internationale. Le prix du jury pour la meilleure mise en scène, lui, a été attribué à «Seven acts of mercy» des frères italiens Gianluca & Massimiliano De Serio. Enfin, le prix d'interprétation féminine a été raflé par la jeune actrice américaine Joslyn Jensen, qui a tenu le premier rôle dans le film américain «Without» de Mark Jackson. Le palmarès de cette année reflète la vision même du FIFM, celle de représenter au public des œuvres issues de différents horizons et réalisées par des jeunes qui font leurs premiers pas dans le monde du cinéma. Des œuvres inimitables où l'amour, le deuil, la séparation et le bonheur sont les maîtres mots. Le cinéma marocain, toujours bredouille ! Sans aucune surprise, le film «L'amante du Rif» de la réalisatrice marocaine Narjiss Nejjar n'a pas figuré au palmarès. Le quatrième film de Nejjar n'a pas fait l'unanimité. Pis, bon nombre de critiques et des professionnels marocains se sont demandés pourquoi on l'avait choisi pour représenter le cinéma national dans cette édition, alors que d'autres longs métrages, beaucoup plus cohérents, étaient prêts. Si, «L'amante du Rif» a déçu, «Death for sale» de Faouzi Bensaïdi projeté après la cérémonie de clôture, a prouvé que l'on peut réaliser au Maroc, des petits joyaux cinématographiques. «Death for sale» qui a été présenté en avant-première au dernier festival de Toronto, au Canada, confirme que le style de Bensaïdi est vraiment inimitable. L'amitié, le fanatisme, la perte, la séparation, sont les mots clés du cinéaste marocain, auquel la présence de l'homme au monde inspire une élégie infinie, un lyrisme déchirant. En un mot, ce long métrage d'un formalisme envoûtant, d'une haute exigence spirituelle, n'est pas passé inaperçu. Sa projection se veut en effet une belle manière de clôturer une semaine riche en événements cinématographiques et d'annoncer une édition 2012 encore plus surprenante. Rappelons enfin que le prix du court métrage de cette année a été remporté par «L'arroseur» de Mohamed Aouad. Une mention spéciale du jury présidée par la star américaine Sigourney Weaver a été attribuée à «Bebop», de Alaâ Akaâboune.