Le réalisateur Gaël Morel et l'actrice Sandrine Bonnaire sont au Maroc pour présenter leur film «Prendre le large». Après Marrakech et Casablanca, c'est au tour de Tanger de découvrir l'équipe du film proposé dans le cadre de la programmation CinéFranceMaroc de l'Institut français du Maroc. Après avoir découvert le public de Marrakech et de Casablanca, le réalisateur Gaël Morel et l'actrice Sandrine Bonnaire s'apprêtent à rencontrer, le 3 mars, les Tangérois afin de présenter leur film «Prendre le large». Une fresque pleine de sincérité et d'humanité qui raconte la vie d'Edith (Sandrine Bonnaire), bouleversée par un plan social. L'usine dans laquelle elle travaille depuis toujours est délocalisée à Tanger. Pour les ouvriers, l'unique alternative au chômage est d'accepter un reclassement au Maroc. Edith, sans attache, avec un fils travaillant loin d'elle, est la seule à faire ce choix. Même si les premiers pas dans cette nouvelle usine et ce pays inconnu sont difficiles, Edith se lie vite d'amitié avec Mina (Mouna Fettou), qui tient la pension où elle loge. Grâce à cette amitié, sa vie prend un nouveau tournant. Nommé en 2017 au Festival international du film de Toronto, Prendre le large rend hommage au milieu ouvrier. Entre chronique sociale et drame intimiste, Gaël Morel dessine le portrait d'une trajectoire de vie individuelle en proposant une histoire optimiste et extraordinairement solaire. «Le textile est complètement sinistré dans ce département, et les délocalisations y sont nombreuses. À Tarare, non loin de Villefranche, 80% des usines ont mis la clé sous la porte. Quelques-unes sont encore en activité dans ce bassin, parmi lesquelles celle où a travaillé mon père. J'ai eu la chance de pouvoir tourner dans ce décor si important pour moi toutes les séquences montrant le personnage d'Edith au travail en France», confie le réalisateur à Allo Ciné. Fasciné dès l'enfance par le cinéma et les actrices, Gaël Morel, né en 1972, grandit dans un petit village de la région lyonnaise, au sein d'une famille ouvrière dont le père travaille dans le textile. Membre d'un jury «Jeunes» au Festival de Cannes alors qu'il a 18 ans, il se destine à la mise en scène. Mais Gaël Morel décide de se consacrer essentiellement à la réalisation. Il réalise un premier court métrage, La Vie à rebours (1994) puis un premier long, À toute vitesse (1996). Pour son quatrième long métrage, Après lui, film sur le deuil présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2007, Morel dirige Catherine Deneuve. En 2011, il réalise Notre paradis, film noir dans lequel apparaît Béatrice Dalle. En 2017, il dirige Sandrine Bonnaire dans Prendre le large, drame social sur la condition ouvrière lui rappelant le milieu de son père et traitant de la délocalisation. Sandrine fait, elle, partie de ces actrices qui donnent une direction aux scénarios au moment de l'écriture. C'est une belle actrice au sens «absolu» du terme. Même lorsqu'elle porte une blouse, elle a ce port de tête et cette souplesse incroyables qui, en même temps, ne dénaturent pas le personnage puisqu'elle-même est issue de la classe ouvrière», précise-t-il en évoquant cette actrice qui remporte le César du meilleur espoir féminin en 1984, le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Sans toit ni loi en 1986 et la Coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise pour La Cérémonie en 1995. Sa prestation troublante dans Monsieur Hire est également saluée par une nomination aux Césars. Dans les années 2000, elle joue dans les films Mademoiselle et Je crois que je l'aime. Marraine en 2001 de la journée de l'autisme, elle réalise en 2007 un documentaire sur sa sœur, intitulé Elle s'appelle Sabine, présenté au festival de Cannes (Quinzaine des réalisateurs) la même année, sorti en salles en 2008. En 2014, elle fait son come-back sur scène en interprétant, à Valence, L'Odeur des planches de Samira Sedira en lecture théâtrale sous la direction de Richard Brunel.