L'économie malienne continue de subir les contrecoups de l'insécurité dans le pays. En 2018, la croissance devrait néanmoins se situer autour de 5%. Malgré une situation sécuritaire difficile, l'activité devrait rester robuste au Mali en 2018. Le taux de croissance est projeté à 5%, contre 5,3% en 2017. L'économie est soutenue par les dépenses publiques d'investissement, la production agricole et aurifère ainsi que par les aides internationales. La production d'or devrait être particulièrement dynamique, en raison de l'entrée en production de deux nouvelles mines et l'extension de deux autres. Le pays est le troisième producteur africain de ce minerai et ses exportations représentent près de 70% du PIB. Les investissements publics devraient se poursuivre à un rythme plus soutenu et se concentreraient principalement dans le matériel de défense et les infrastructures de transport. Potentiel agricole En outre, le secteur agricole, qui contribue pour plus d'un tiers au PIB, resterait l'un des principaux contributeurs à la croissance du pays. Les cultures vivrières (riz, maïs) et de coton (2e produit exporté) connaîtraient une importante progression liée à l'augmentation des surfaces cultivées, ainsi qu'à la modernisation des équipements. Néanmoins, le potentiel agricole est largement sous-exploité et la faible présence d'usines de transformation locales pour les produits issus de l'élevage ou de la filière coton empêcherait le développement d'un tissu industriel performant. La consommation des ménages resterait solide et ne serait que peu affectée par le léger regain de l'inflation, dans la mesure où l'accroissement des revenus agricoles, dont près de deux tiers de la population active dépend, compenserait largement la hausse des prix. Diversification En dépit des perspectives favorables, la situation économique restera sujette à des risques liés à la fragilité de la situation sécuritaire et à la vulnérabilité de la production agricole aux aléas climatiques. Le pays table, à terme, sur une diversification de son économie grâce à son potentiel pétrolier et à ses réserves de minerai de fer et de bauxite. Les progrès en la matière risquent cependant d'être lents du fait du manque d'infrastructures, de la faiblesse des cours des produits de base et d'un climat des affaires difficile. La hausse des importations de biens d'équipement associées aux projets de développement et de reconstruction en cours, à la légère augmentation de la facture pétrolière et à celle relative aux produits alimentaires, seraient compensées par la progression des exportations. Or et coton Les exportations d'or et de coton devraient progresser, en lien avec la hausse de la production et une légère remontée des cours. Le niveau élevé des transferts publics et des transferts privés (migrants) limitent l'ampleur du déficit courant, qui est principalement financé par l'aide extérieure et les prêts officiels et, dans une moindre mesure, par l'investissement direct étranger. Néanmoins, l'évolution de la balance courante est dépendante des exportations d'or et de coton, fortement exposées aux fluctuations des prix mondiaux. Fiche pays Mali Taille 18,3 millions de consommateurs Monnaie Franc CFA PIB/Hbt 768 dollars Croissance 5% (2018p.) Région économique CEDEAO/UEMOA Note Coface D (risque très élevé) Doing business 2017 143e/189 L'Environnement sécuritaire très fragile Le président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en août 2013 après la reconquête de la moitié nord du pays grâce à l'intervention militaire française et la mobilisation de la communauté internationale, devrait demeurer au pouvoir jusqu'à la prochaine élection présidentielle prévue fin 2018. Cependant, la situation sécuritaire demeure très fragile, les groupes djihadistes n'ayant pas participé à la signature de l'accord de paix en juin 2015, continuent de combattre les forces des Nations Unies (Minusma) et l'armée malienne et à mener des attaques contre les civils dans le nord et le centre du pays. En outre, la mise en œuvre de l'accord est menacée par des querelles au sein des groupes membres de la Coordination des mouvements de l'Azawad, ainsi que des violations répétées de l'accord entre ces derniers et le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA). Le maintien de l'insécurité risque, à terme, d'entamer la confiance des consommateurs, des entreprises et des bailleurs de fonds. Par ailleurs, la mise en place des réformes en matière de bonne gouvernance se fait à un rythme lent, surtout en ce qui concerne la lutte contre la corruption.