Après plusieurs jours de troubles dans le pays des mollahs, qui ont provoqué la mort de 21 personnes et entraîné des centaines d'arrestations, l'armée d'élite iranienne (les Gardiens de la révolution) a proclamé la fin du mouvement de contestation dans la foulée de manifestations massives de soutien au régime. En effet, lors d'une massive mobilisation pro-régime, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays pour apporter leur soutien aux leaders religieux. Munis de banderoles dénonçant les «fauteurs de troubles», les manifestants ont repris des slogans en faveur du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et crié «Mort à l'Amérique» ou «Mort à Israël». «Aujourd'hui, nous pouvons annoncer la fin de la sédition», a déclaré le chef des Gardiens de la révolution, Mohammad Ali Jafari. Selon lui, le nombre de manifestants anti-régime n'avait pas dépassé les 15.000 sur l'ensemble du pays et un grand nombre de fauteurs de troubles, au centre de la sédition, ont reçu une formation de la contre-révolution. Il faisait référence aux moudjahidine du peuple, principale formation de l'opposition en exil. Ceux-ci «ont été arrêtés et il y aura une action ferme contre eux». Le général Jafari a également fait valoir que des milliers de personnes avaient été «entraînées» par les Etats-Unis pour «fomenter des troubles en Iran». Téhéran s'est plainte auprès du Conseil de sécurité et du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, d'ingérence des Etats-Unis dans ses affaires intérieures, tout en cherchant à minimiser le mouvement de contestation, le premier qui secoue le pays depuis celui de 2009 contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Le mouvement de 2009 a été violemment réprimé avant d'obtenir gain de cause en fin de compte quatre ans après. Le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé les «ennemis» de l'Iran de porter atteinte au régime, sans les nommer dans un temps ou Hassan Rohani a parlé d'une «petite minorité» de contestataires. Le président iranien a en outre demandé à son homologue français, Emmanuel Macron, de prendre des mesures contre les activités des Moudjahidine, basés en France, selon la télévision iranienne. La classe politique en Iran, réformateurs comme conservateurs, s'est positionnée contre les violences lors des manifestations. Ils ont aussi souligné la nécessité de trouver une solution aux problèmes économiques, principalement le chômage qui a atteint 30% chez les jeunes.