Dans une ambiance bon enfant et en présence d'un auditoire polyglotte, la première rencontre débat a été organisée, le 26 novembre, par l'association du réseau international de la diaspora marocaine (RIDM). «Le retour de la diaspora marocaine : du mythe à la réalité» est le leitmotiv qui a rassemblé de nombreux participants de cette diaspora présente à l'étranger ou ayant fait le choix du retour temporaire ou définitif dans leurs pays d'origine. Forte de compétences réelles, la diaspora marocaine est une force disponible qui souhaite se mobiliser pour participer au développement économique, social et sociétal que connaît le Maroc. Plusieurs mutations Pari difficile à relever car ces Marocains ont souvent besoin de nouveaux repères pour apprendre à se réintégrer au Maroc, eu égard au décalage culturel évident et au mode de fonctionnement relevant d'un autre référentiel. Faciliter l'intégration économique et sociale, c'est là justement une des missions principales que s'accorde l'association. En vingt ans, la structure de la communauté marocaine a connu des mutations radicales, la plus importante étant l'expansion démographique. C'est, aujourd'hui, une communauté de plus de 3,4 millions d'âmes, contre 1,3 million enregistrés au milieu des années 90. Cette communauté tend à se féminiser. Dans certains pays d'Europe, 50% des MRE appartiennent à la gent féminine, et sont notamment des femmes célibataires qui émigrent en dehors du regroupement familial. La pyramide a été sujette également à un phénomène simultané de rajeunissement et de vieillissement, accompagné d'un changement dans les statuts juridiques. Autre aspect. Celui de l'élévation de la catégorie socioprofessionnelle, avec de plus en plus de cadres hautement qualifiés. Partir pour mieux revenir Le départ des compétences marocaines à l'étranger n'est plus considéré comme une fatalité au processus. La mondialisation et le développement des nouvelles technologies de communication ont changé la donne. Ainsi, la mobilisation des compétences à l'étranger n'est plus forcément synonyme de retour définitif. L'initiative de la création de l'Université internationale qui ouvrira ses portes en septembre 2010 au Technoparc de Rabat en est un bel exemple, les professeurs qui y enseigneront sont toujours résidents dans leurs pays d'accueil. Le paradoxe des chiffres C'est le constat que révèlent les résultats d'un sondage effectué par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME). Cette étude a porté sur un échantillon de 3.000 MRE, d'une tranche d'âge de 18 à 25 ans en France, en Espagne, en Italie, en Belgique, et dans les Pays Bas et l'Allemagne. La volonté d'intégration et d'enracinement dans les pays d'accueil se traduit par la maîtrise de la langue. 80% des ressortissants ont choisi de répondre aux questions de l'enquête dans la langue du pays d'accueil et déclarent, qui plus est, être naturalisés ou en cours de naturalisation. En revanche, les pratiques et les comportements sociaux révèlent une détermination pour maintenir les liens avec les pays d'origine. 80% confirment regarder des chaînes marocaines et vouloir se marier au sein de la communauté.