Diac Salaf est loin d'être sortie d'affaire et la faillite s'annonce de plus en plus proche. La société de financement, qui est en arrêt d'activité depuis plusieurs mois, vient de tenir son Assemblée Générale Ordinaire. Parmi les points traités à l'ordre du jour, on retrouve la situation actuelle de la société et les perspectives de sortie de crise. Or, selon des sources bien informées, rien de particulier n'a été présenté aux actionnaires pour apaiser leurs inquiétudes, mises à part de nouvelles promesses. Récurrence Après la confirmation de l'échec des négociations avec Crédit agricole qui a longtemps laissé planer l'espoir d'une sortie de crise pour Diac Salaf, aujourd'hui, il est question de l'amorce de nouvelles négociations, soit pour un partenariat, soit pour un emprunt permettant à la fois sa recapitalisation, le remboursement de ses créances tel que convenu avec les banques, ainsi que la relance éventuelle de son activité. Dans le même contexte, la société a annoncé à ses actionnaires qu'elle avait entamé la négociation avec les banques dans l'espoir de ramener le montant du règlement des créances à 50% de leur valeur, soit 150 MDH au lieu des 300 MDH inscrits dans les comptes comptables. Seul hic, c'est que ces négociations devront aboutir avant la fin de l'année, chose qui reste peu probable vu qu'on est à un mois de la fin de l'exercice. Du coup, il devient de plus en plus probable que Diac Salaf soumette «la situation de la société aux autorités monétaires concernées en vue de les amener à prendre des décisions conformes aux dispositions réglementaires en vigueur quant à l'avenir de la société, à savoir la liquidation ou le sauvetage», précise-t-on auprès d'une société de Bourse de la place. Rappelons que le report à nouveau comptabilisé dans le bilan de Diac a atteint à fin juin dernier 252 millions de DH, auxquels s'ajoutent les 7,5 MDH de déficit semestriel. Ceci représente plus du double de son capital social qui ne dépasse pas 105 MDH.Pour rappel, les espoirs de sauvetage de Diac Salaf sont nés en 2009 lorsque des négociations avancées avaient été établies avec le groupe koweitien CMKD. Ce dernier s'étant désisté à la dernière minute, il aura ensuite fallu attendre plus d'un an pour voir le Crédit agricole entrer en lice. Là encore, et à la surprise générale, le groupe bancaire se désiste pour, murmure-t-on auprès du marché, un désaccord au niveau de la valorisation de l'entreprise alors que durant les négociations, un communiqué de la société annonçait la retenue de 50 DH par action comme prix de l'opération. Finalement, il n'en fut rien et ce sera vraisemblablement à la Banque centrale de décider de la suite à donner à la faillite éventuelle de Diac Salaf. En attendant, cette situation remet une nouvelle fois sur la table la problématique qu'engendrent ces sociétés cotées dont la situation financière n'est pas très saine et qui traînent avec elles dans leurs passifs l'épargne des boursicoteurs qui y ont cru à un moment donné.