Nicole Perkins, Représentante du Global Green Growth Institute (GGGI) au Maroc Quatre régions ont été choisies pour la mise en place d'une stratégie de préservation de l'environnement. L'Institut mondial de la croissance verte (GGGI) accompagne ce processus, qui vise à réussir la déclinaison de la Stratégie nationale de développement durable dans les régions. Les explications de Nicole Perkins, directrice de l'Institut au Maroc. Les Inspirations ECO : Quel était l'objet de l'atelier que vous avez organisé la semaine dernière à Rabat sur «La croissance verte et le développement des territoires verts au Maroc» ? Nicole Perkins : Cet atelier, tenu à Rabat les 23 et 24 octobre, était conjointement organisé par le Secrétariat d'Etat chargé du développement durable (SEDD) et le Global Green Growth Institute «GGGI» (L'Institut mondial de la croissance verte). L'objectif principal de cet atelier était d'engager un dialogue constructif autour du concept de la croissante verte et le développement des territoires verts au Maroc en alignement avec la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD). L'atelier était une occasion de mener la réflexion autour de la déclinaison territoriale de la SNDD et l'identification d'initiatives vertes spécifiques liées à l'accélération de la croissance verte au Maroc. Selon vous, est-ce que les collectivités territoriales marocaines sont prêtes pour l'opérationnalisation de la stratégie nationale du développement durable ? Comme déjà annoncé par le SEDD, 4 régions ont été choisies pour la phase pilote afin de disposer de leur propre stratégie de préservation de l'environnement. Il s'agit de Rabat-Salé-Kénitra, Béni Mellal-Khénifra, l'Oriental et Drâa-Tafilalet. Le SEDD va mener une étude qui aboutira à ces stratégies avec comme objectif l'actualisation du rapport régional sur l'état de l'environnement selon le nouveau découpage administratif en mettant l'accent sur la problématique des changements climatiques, la mise en place d'un système d'informations régional de l'environnement et du développement durable et la déclinaison de la SNDD au niveau régional. Sinon, quels sont les leviers sur lesquels il faut s'appuyer pour pousser les collectivités locales à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre ? Une prise de conscience mesurée est nécessaire par les représentants locaux des collectivités territoriales sur les effets du changement climatique d'une part et les opportunités à saisir de croissance verte d'autre part. C'est à ce stade que s'impose le rôle essentiel des renforcements des capacités, comme levier stratégique pour le développement d'une vision locale claire pour traduire les engagements tout en saisissant les opportunités locales. Par la suite, il faut étendre l'assistance technique pour un meilleur accompagnement de la mise en œuvre de la stratégie locale bas carbone planifiée. À partir de ce moment, on peut commencer à évaluer les performances locales en termes de réduction des GES. La GGGI est une organisation intergouvernementale qui soutient et promeut la croissance verte dans plusieurs pays. Pouvez-vous nous parler d'exemples réussis ? Le GGGI conduit des programmes dans exactement 28 pays membres. Pour ne vous citer qu'un exemple et non des moindres, nous avons actuellement un programme en Ethiopie, notamment «The Ethiopia's Climate Resilient Green Economy facility (CRGE)», qui est consacré au développement d'un fonds géré par le gouvernement et permet d'investir stratégiquement dans la résilience climatique et l'économie verte dans ce pays. Les secteurs concernés par l'élaboration de stratégies de résilience climatique sont l'agriculture, la foresterie, l'eau et l'énergie. Le GGGI a soutenu l'accréditation du CRGE auprès du Fonds vert pour le climat et le fonds d'adaptation. En 2017, le GGGI a appuyé la levée de 250 millions de dollars pour ce programme. Pouvez-vous également nous rappeler la mission confiée au GGGI Maroc par le SEED ? Le GGGI est en phase d'élaboration d'un plan de planification quinquennal pour le pays (Country Planning Framework - CPF) en proposant un appui technique au gouvernement pour la mise en œuvre de sa SNDD ainsi que la réalisation de son engagement du NDC n°9, à savoir la mise en place d'une ville modèle à faible émission de carbone axée sur des actions efficaces en matière d'énergie, de transport et de gestion des déchets et ceci en alignement avec son processus de régionalisation avancée.