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On ne sait jamais !
Publié dans Les ECO le 30 - 11 - 2011

L es Marocains se sont réveillés avec la gueule de bois, le 26 novembre. Ceux qui ont voté PJD n'y croyaient pas encore et se disaient que «c'était trop beau pour être vrai». Ceux qui ont voté contre le PJD parce qu'ils pensent que ce parti présente un risque de rupture avec la croissance ou avec l'image de modernité, d'ouverture et de tolérance du Maroc, n'arrivaient pas à croire que les urnes en avaient décidé autrement. Et nombreux parmi ceux qui n'ont pas voté avaient un arrière-goût d'amertume en se disant qu'ils auraient peut-être pu inverser la tendance. Mais les uns comme les autres se disaient «On ne sait jamais» et s'accrochaient au fil d'espoir, aussi fin soit-il, que représentaient encore la liste nationale et le rural. Seulement voilà, au fur et à mesure que les résultats tombaient, la victoire inédite des islamistes se confirmait et les questions fusaient. Que faut-il en penser? Quelle tournure prendront les choses ? Comment interpréter un tel résultat? La réponse est simple. Les Marocains veulent un changement, ils veulent que la chose publique soit gérée autrement, ils veulent être enfin représentés au Parlement par des gens compétents qui y croient et qui y mettent du cœur. Et il se trouve que les seuls qui, dans l'opposition, ont haussé le ton au Parlement ces dernières années sont les PJDistes. D'ailleurs, pour leur campagne électorale, les «rifaq» de Benkirane ont passé en boucle à la télévision des séquences où leurs députés malmenaient quelques ministres sous la coupole. Ce sont aussi ces mêmes PJDistes qui se sont distingués par leur franc-parler souvent assimilé dans notre culture conservatrice à du courage politique, même si parfois cela vire à l'attaque personnelle. De plus, ce parti n'a jamais eu «sa chance» pour exercer le pouvoir et montrer qu'il peut faire bouger les choses, notamment dans le social, jusqu'à preuve du contraire. La démocratie a joué à fond et le verdict des urnes, aussi amer soit-il pour ceux qui ne s'y font pas, est le symbole d'une nouvelle ère. Le PJD est au pouvoir et il aura l'occasion de prouver qu'il est organisé, compétent et capable de relever le défi et que ce n'est pas seulement un parti «grande gueule».
Soit ! Et parce que le jeu de la démocratie veut que face à un parti au pouvoir, le Parlement comporte des partis d'opposition, toute la difficulté viendra du fait que le PJD devra trouver la formule pour constituer un gouvernement équilibré, ambitieux, immunisé et donc fort. Ce sera son premier test. Le parti de la lampe connaît aujourd'hui ses «ennemis» et il sait très bien qu'ils ont les armes qu'il faut pour lui tenir tête dans l'opposition et lui mener la vie dure. Le PAM et le RNI ont déjà déclaré officiellement leur décision de passer de l'autre côté de la barrière. À eux deux, ils totalisent une centaine de sièges avec des têtes d'affiches rodées à la gestion de la chose publique. Le PJD, malgré toutes ses bonnes intentions est fragilisé par sa virginité «administrative» et il s'allie à un Istiqlal affaibli par la crise économique et par un bilan mitigé. Jusque là, les déclarations se veulent rassurantes de part et d'autre et les «engagements» pris lors de la campagne électorale peuvent très rapidement être revus à la baisse, sous prétexte que la conjoncture ne permet pas l'atteinte des objectifs. Toutes ces contraintes étaient perceptibles dans la voix et les traits des leaders du PJD qui, malgré leur engouement et l'euphorie des bonnes nouvelles, sont conscients des défis qui les attendent.
Ils savent qu'ils n'auront pas droit à l'erreur et que les attentes des Marocains, du moins de ceux qui les ont choisis, sont énormes et qu'ils n'admettront pas d'être déçus de nouveau, comme cela a été le cas avec les socialistes qui ont payé plein pot aux dernières législatives leurs promesses non tenues. Pour ce qui est des investisseurs étrangers et des observateurs, ils ne sont pas dupes. Ils savent très bien que le PJD n'est pas Al Adl wa Al Ihsane, ni le tunisien Annahda et encore moins le turc AKP. Ils connaissent ses positions tout au long des années où il a exercé dans l'opposition. Ils savent également que la nouvelle Constitution a mis en place tous les garde-fous nécessaires pour éviter tout dérapage et enfin, ils sont sûrs que le roi est garant de la continuité et de la viabilité du projet Maroc, quel que soit le parti au pouvoir. Ce dernier désignera ses priorités, présentera son projet économique et social, mettra en place ses équipes, mais le tout reste sous le contrôle du roi et du peuple. Le Maroc a prouvé, en gérant à sa façon sa révolution et son printemps arabe, qu'il avait des spécificités et une architecture du pouvoir, qui en fait, qu'on le veuille ou non, une exception dans la région. Même quand la jeunesse marocaine est sortie dans la rue, elle était révoltée contre l'injustice sociale, contre la corruption, contre la pauvreté, le chômage... mais jamais contre le roi. Il ne faut pas céder à la phobie de l'islamisme, importée d'Europe et des Etats-Unis. Le Maroc est et restera un pays musulman, tolérant et surtout moderniste. Il continuera à accueillir les investissements étrangers et à en faire bon usage pour créer de la richesse et financer son développement, le tout dans le respect des droits de l'homme et des libertés individuelles. Le royaume demeure la porte de l'Afrique et même celle du monde arabe aujourd'hui, après l'ouverture de nouvelles brèches avec le Conseil de Coopération du Golfe ou encore des pistes de coopération avec la Turquie, sans parler des accords de partenariat avec l'Union européenne et les Etats-Unis. Le gouvernement qui sera en place dans les semaines qui viennent devra imprégner le rythme, réussir la cohésion sociale, tout en maintenant le cap vers la croissance. Le PJD le sait et devra s'y inscrire.


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