Omar Alaoui M'Hamdi, Directeur général adjoint Taqa Morocco Après avoir dévoilé des résultats en nette amélioration au terme du premier semestre 2017, Taqa Morocco s'explique par rapport aux contrôles auxquels elle fait face. Le producteur d'énergie s'exprime également sur l'actualité et ses ambitions de croissance externe. Les Inspirations ECO : Comment jugez-vous la situation bilancielle de Taqa Morocco sur ce premier semestre ? Omar Alaoui M'Hamdi : Nous avons des fonds propres qui ressortent à 5,7 MMDH. Ce sont des fonds propres considérables qui nous permettent de présager des potentiels de développement. Cet équilibre de notre bilan nous permet surtout d'avoir une capacité d'endettement complémentaire de 2,5 MMDH. C'est une force de frappe favorable au développement des projets futurs que ce soit dans le renouvelable ou pour des projets africains, qui au moment voulu devront voir le jour. Mais nous sommes très sélectifs sur ces projets parce que nous voulons nous assurer que le rendement et le risque sont maîtrisés afin de créer le maximum de valeur ajoutée pour nos actionnaires. On sait que vous accompagnez actuellement l'ONEE dans son chantier du mix énergétique, mais est-ce que vous avez d'autres projets en préparation ? Nos projets sont des projets internes, de maintien et d'amélioration de notre performance opérationnelle à travers les leviers organisationnels, humains ainsi que des leviers de système d'information de telle manière à assurer une pérennité de notre performance opérationnelle. Chaque année, on essaie de trouver des niches d'amélioration afin de surperformer le CA de l'année précédente. En termes de croissance externe, nous avons également des ambitions à travers le renouvelable et notamment l'éolien et des projets qui verront le jour à travers les appels d'offres lancés par l'ONEE. Que ce soit dans le domaine du Gas to power ou dans le domaine d'autres centrales à développer. Nous serons à l'écoute du marché. Vous multipliez les révisions de vos unités, combien cela coûte des opérations pareilles ? En termes d'investissements annuels, nous sommes sur des enveloppes de 800 MDH à 1 MMDH représentant le total de notre coût d'exploitation et de maintenance, dont les investissements d'amélioration qui sont autour de 150 à 300 MDH. Ça dépend des années, mais il y a des années où il n'y a pas de révisions du tout. Et pour les projets d'envergure, comptez-vous mobiliser tous vos fonds propres ? Si c'est nécessaire, nous avons des fonds propres qui sont solides mais nous avons aussi un gearing qui se situe autour de 66%, ce qui nous laisse une capacité d'endettement complémentaire. Une société comme Taqa Morocco peut avoir un gearing autour de 75%. Et donc cela nous laisse la capacité de lever environ 2,5 MMDH. Ce qui vous permettra de faire des levées de fonds... Ce qui nous permettra de faire des levées de fonds au niveau national comme international. Comme nous l'avons fait pour le projet 5&6, nous avons levé des fonds sur le marché international avec la participation pour la première fois des agences d'export japonaises/coréennes et aussi des banques commerciales à l'international. Quelles sont vos perspectives ? Nos perspectives à fin 2017, c'est que nous puissions réaliser un CA autour de 8 MMDH, qui reste conforme à notre business plan. Et nous sommes très encouragés par les résultats du premier semestre où nous avons réalisé un résultat net part du groupe en augmentation de 14%. Nous sommes confiants pour réaliser les objectifs de cette année qui seront en progression par rapport aux chiffres de l'année dernière. Le business plan va-t-il être révisé ? Nous travaillons toujours avec le business plan qui a été publié au niveau de la note d'information relative à notre introduction en Bourse et qui était à horizon 2016. Mais nous avons donné des moyennes sur les cinq années mobiles. Et donc là encore, vu l'expertise de nos équipes, nous comptons surperformer les données de ce business plan. Comment gérez-vous l'évolution du cours du charbon à l'international ? La baisse du prix du charbon n'a pas impacté le CA mais elle n'impacte ni le résultat net, ni les dividendes futures ou notre capacité de distribution. Pour cause, la baisse du cours du charbon entraîne également une baisse des achats consommés. Finalement, c'est sans impact sur le résultat net. Une baisse ou une hausse du prix du charbon sur le marché international est quasi neutre sur notre rentabilité financière. C'est plutôt notre manière de gérer notre politique d'exploitation et de maintenance qui nous permet d'améliorer nos marges. On peut avoir des années où le CA baisse, comme l'année dernière alors que notre RNPG était en progression. Taqa Morroco a été sujette à un contrôle fiscal ? À combien s'élève ce redressement ? Lors du contrôle fiscal, il y a une confidentialité qui s'installe entre le contribuable et l'administration fiscale après la délivrance de la notification. Nous ne pouvons pas dire aujourd'hui le chiffre. Mais ce que je pourrais assurer, c'est qu'il n'y aura pas d'impact sur la situation nette, la liquidité et le résultat net de Taqa Morocco. Pourquoi Taqa Morroco est-elle également concernée par l'enquête de l'Office des changes ? Taqa Morroco est un acteur majeur du marché des changes au Maroc, vu que nous importons du charbon sur les marchés internationaux. Les montants d'achats de charbon sont de l'ordre de 450 millions de dollars par an. Chaque mois, nous sortons pour lever de la devise. Et donc dans le cadre d'un contrôle de routine, nous avons été interrogés par l'Office des changes. Pour l'instant, nous attendons le rapport mais nous pensons que cela n'aura pas d'impact sur notre situation nette ou sur la liquidité d'entreprise vu que nous n'avons pris aucun instrument de couverture sur cette période.