La cité Mohammed VI Tanger Tech sera réalisée contre vents et marées. Telle est la promesse réaffirmée par les promoteurs de ce projet inédit au Maroc. La cité Mohammed VI Tanger Tech n'est pas une utopie. Sa réalisation est en bonne voie. Ces certitudes émanent du président-directeur général de BMCE Bank of Africa, Othman Benjelloun. Le patron du groupe FinanceCom s'exprimait ce jeudi 27 juillet à Casablanca, lors d'une conférence de presse dont l'objectif principal était de convaincre l'opinion publique de la faisabilité du très ambitieux projet de la cité Mohammed VI Tanger Tech. Ce face-à-face avec les médias a été initié suite à une enquête de nos confrères du Desk, qui émet de sérieux doutes sur les possibilités de concrétiser ce projet dont le mémorandum d'entente a été signé devant le roi Mohammed VI le 20 mars dernier à Tanger. Lors de son oral, Othman Benjelloun n'était pas seul jeudi dernier. Le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, est également venu réaffirmer le soutien de l'Etat, tandis que le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Ilyas El Omari, défendait de son côté l'implication de sa collectivité. Les partenaires chinois du projet, représentés par le groupe HAITE, ont pour leur part confirmé que «le plan global de la période primaire a été essentiellement achevé». En somme, le son de cloche était le même partout: la cité Mohammed VI Tanger Tech sera réalisée contre vents et marées ! 3 phases Mais pour l'heure, ce projet projeté sur 10 ans, sur une superficie de 2.000 hectares, n'en est qu'à sa phase préliminaire. Il prendra son véritable envol avec l'aménagement de la zone industrielle (sur une durée d'un an et demi à 2 ans), suivi de celle des services (3 à 5 ans), avant la zone résidentielle (5 à 7 ans). Autrement dit, 500 premiers hectares seront d'abord dédiés à l'industrie et permettront d'accueillir 200 entreprises; puis 700 autres hectares à la zone de services, qui abritera un «centre logistique pour l'Asie, l'Europe et l'Afrique». Enfin, les 800 hectares restants verront émerger les zones résidentielle et d'affaires, qui seront constituées d'espaces d'habitation, de tourisme, de loisirs et de centres commerciaux. La future cité pourra accueillir près de 300.000 habitants, alors que ses travaux de réalisations permettront, à en croire ses promoteurs, de créer 100.000 emplois. Telles sont donc les prévisions sur le papier. S'agissant du financement, 11 milliards de dollars seront nécessaires. 10 milliards sont consacrés à l'investissement industriel, contre 1 milliard à la construction. Pour l'heure, le patron de BMCE Bank of Africa, qui dirige le pôle des investisseurs marocains, préfère rester discret sur la configuration du tour de table, alors que le président de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a laissé entendre que sa région y détiendra 5%. La mobilisation de cette enveloppe demeure encore un mystère, même si l'on sait qu'une holding dénommée SATT (Société d'aménagement de Tanger Tech) sera chargée de réaliser les investissements nécessaires, à travers ses deux filiales dédiées respectivement à la partie industrielle et résidentielle. En tout cas, acteurs publics et privés se montrent très confiants. D'ailleurs, Moulay Hafid Elalamy a souhaité que cette cité ne soit que «le commencement» d'une nouvelle ère d'émergence de cités industrielles au Maroc, car note-t-il, «nous sommes en manque de zones industrielles». Kénitra accélère la cadence Le face-à-face avec la presse au siège de BMCE Bank a été l'occasion, pour le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, d'évoquer plusieurs chantiers. En plus des «succès» enregistrés par le Plan d'accélération industriel (PAI), Elalamy s'est longuement attardé sur la zone industrielle de Kénitra. L'Atlantic Free Zone, annonce le ministre, «va passer à une 2e phase». Après avoir «rempli» les 400 premiers hectares, il est désormais question d'aménager et d'ouvrir 500 nouveaux hectares. Le ministre de l'Industrie annonce à ce propos que la moitié de la surface de cette phase est déjà écoulée. Ce qui dénote, selon lui, de l'intérêt des entreprises pour l'Atlantic Free Zone de Kénitra.