Le Maroc a fait des nouveaux métiers mondiaux le fer de lance de sa stratégie industrielle, ce qui lui a permis de réaliser des avancées importantes dans l'automobile, l'aéronautique, les énergies renouvelables et l'industrie agricole. Le Maroc a fait le choix de miser sur les nouveaux métiers mondiaux, et les résultats obtenus lui ont donné raison. Que ce soit pour le secteur de l'automobile, de l'aéronautique, des énergies renouvelables ou de l'industrie agricole, le Plan d'accélération industrielle (PAI) 2014-2020 a boosté les performances de ces filières en attirant d'importants investissements directs étrangers (IDE) qui ont augmenté significativement leur productivité, les standards qualité des process adoptés et, par là même, leur potentiel d'exportation. Résultat: une balance commerciale qui reprend des couleurs après des années de tensions qui les maintenaient en situation de déséquilibre insoutenable. Les opérateurs présents, au même titre que ceux qui concrétiseront leur installation au Maroc dans les mois à venir, sont unanimes pour dire que le royaume présente des opportunités inouïes et un ancrage continental qui fait de lui un partenaire incontournable pour toute structure nourrissant des ambitions africaines. En seulement un an (juillet 2016 à juillet 2017), le Maroc a réussi à se hisser au rang de 2e exportateur de voitures en Afrique, à attirer un géant mondial comme Boing, à s'imposer comme le modèle africain de référence en matière d'énergies renouvelables et à conclure le premier contrat-programme relatif au développement des industries agroalimentaires. Automobile Plus de 50 MMDH à l'export Le Maroc est officiellement le 2e exportateur de voitures au niveau continental (après l'Afrique du Sud). Avec un chiffre d'affaires dépassant la barre des 50 MMDH réalisé en 2016, l'industrie automobile fait désormais partie intégrante du tissu économique national, et son rendement est appelé à doubler dans les années à venir. La raison: l'effervescence que connaît la filière qui continue d'attirer les poids lourds mondiaux. Dernier en date, PSA, qui vient d'inaugurer les travaux de son unité industrielle à Kénitra, et qui espère accélérer son expansion commerciale en Afrique et au Moyen-Orient par la production et l'exportation de 90.000 unités dans un premier temps, avant d'accélérer la cadence et monter à 200.000 comme vitesse de croisière à l'horizon 2019. Le constructeur y croit tellement qu'il base une grande partie de ces performances escomptées à long terme sur la réussite de son expérience au Maroc. Son ambition est d'atteindre 1 million de véhicules commercialisés par an d'ici 2025. Un pari réalisable puisqu'en 2016, 383.000 véhicules sortis des usines PSA ont été écoulés sur les seules marchés d'Afrique et du Moyen-Orient, deux segments que PSA entend développer davantage. Aussi, le Maroc a également attiré le géant allemand Leoni, sous-traitant spécialisé dans les faisceaux, qui rejoint ainsi les Américains Lear, Visteon et Delphi, les Japonais Denso, Sumitomo et Yazaki, les Français Faurecia, Plastic Omnium, Valeo et Saint-Gobain, les Canadiens, les Coréens, les Espagnols, etc. qui se constituent en écosystème. Ces derniers, avec les consulteurs automobiles, se partagent, avec le secteur aéronautique, la première place des industries marocaines qui s'exportent le mieux/plus. En effet, 85% du chiffre d'affaires global est réalisé à l'étranger, faisant du Maroc le pays africain le plus présent sur le marché international. Aéronautique Un écosystème mondial Le protocole d'accord pour la création d'un écosystème industriel de Boeing au Maroc permettra à l'industrie aéronautique marocaine d'améliorer son positionnement de façon significative sur l'échiquier mondial. Boeing, leader mondial de l'industrie aéronautique, est ainsi passé à la vitesse supérieure durant la fin de l'année 2016 en rejoignant Airbus et Bombardier sur cette plateforme africaine de référence qu'est devenu le Maroc, avec le lancement d'un projet d'envergure qui vise à structurer un écosystème formé de fournisseurs et d'organiser une plateforme de sourcing basée au Maroc. Les données du projet montrent que cet écosystème générera un chiffre d'affaires annuel supplémentaire à l'export d'un milliard de dollars, entraînera l'implantation de 120 fournisseurs de Boeing et permettra la création de 8.700 nouveaux emplois spécialisés. Le secteur aéronautique, qui a été l'un des métiers mondiaux sur lesquels le royaume a misés depuis le lancement du PAI 2014-2020, s'est doté d'une base solide pour sa croissance, de même que les grandes lignes de ce projet qui constituent un signal fort pour le monde industriel et confirment aux opérateurs les véritables capacités du pays, y compris pour les secteurs les plus complexes et à haute valeur ajoutée. Pour rappel, le rendement du secteur a été multiplié par 6 en 10 ans et compte aujourd'hui 121 acteurs, ce qui place le Maroc au 15e rang mondial en termes d'investissements aéronautiques. Cet écosystème «locomotive» renforce l'efficience et l'attractivité du secteur, tout en créant un cercle vertueux de prospérité au sein de l'économie nationale. «Après avoir choisi le Maroc à travers son association avec RAM et Safran en 2001, pour créer l'usine MATIS, Boeing opte de nouveau pour le royaume et franchit une nouvelle étape, dix fois plus importante, en construisant son écosystème», peut-on lire dans la note de présentation du projet qui ajoute que l'écosystème industriel Boeing s'articulera autour de deux axes majeurs, à savoir la production, avec d'une part l'implantation de fournisseurs de rang 1 et 2, et d'autre part le renforcement des usines existantes par l'augmentation de leurs carnets de commandes. Agroalimentaire Un premier contrat- programme signé L'industrie agricole nationale est enfin dotée d'un contrat-programme. Doté d'une enveloppe globale de 12 MMDH (dont 4 MMDH de fonds publics), la stratégie de développement des industries agroalimentaires au Maroc ambitionne de doter le pays d'une agro-industrie performante, accélérant l'intégration de l'amont productif et l'aval de la transformation. Signé lors de la 9e édition des Assises nationales de l'agriculture, le contrat-programme, qui s'inscrit dans le cadre du Plan Maroc vert (PMV) vise à créer des synergies entre les différents sous-secteurs agricoles afin d'optimiser l'organisation de la filière et maximiser ainsi son potentiel productif, son efficacité commerciale et sa capacité à générer des chaînes de valeur compétitives, capables de répondre aux attentes des marchés nationaux et internationaux. Fruit d'une longue réflexion et d'appréciation des conclusions fournies par plusieurs études, le contrat-programme a été signé par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, la Fédération nationale de l'agroalimentaire (FENAGRI), la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (COMADER), la Fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes (Maroc Citrus), la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes (FIFEL), la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (FIMALAIT), la Fédération interprofessionnelle de l'olive (Interprolive), la Fédération nationale de la minoterie (FNM), la Fédération des industries de la conserve des produits agricoles du Maroc (FICOPAM), l'Association marocaine des industries des pâtes alimentaires et couscous (AMIPAC), l'Association de la biscuiterie confiserie et chocolaterie (AB2C) et la Fédération d'arboriculture fruitière au Maroc (FEDAM). Par ailleurs, lors des mêmes Assises nationales pour l'agriculture, un deuxième contrat-programme a été signé au profit du projet de sauvegarde de la plaine de Saïss pour une période de 5 ans (2017-2022), doté d'une enveloppe de 4,8 MMDH assortie d'un prêt octroyé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) d'un montant de 120 millions d'euros.