Les startups qui sont arrivées au stade final de la compétition, c'est-à-dire à la phase de prototypage, sont au nombre de sept. Leurs mentors et dirigeants respectifs ont tour à tour présenté leurs problématiques et innovations lors du Demo day. Elle s'était donné ce challenge : elle l'a réussi ! L'équipe de Numa Casablanca, conduite par Salma Kabbaj et Leyth Zniber, respectivement présidente et cofondateur, est parvenue à relever le défi de conduire à son terme la toute première saison de Datacity Casablanca qui a duré neuf mois. La cérémonie de clôture dénommée Démo day a notamment eu lieu jeudi dernier dans un palace de la capitale économique du royaume en présence d'une forte assistance. Frédéric Oru en personne, le patron de Numa International et Numa Paris, d'où tout est parti, a tenu à être de la partie qu'il a dit «ne vouloir rater pour rien au monde» (voir interview à la page suivante). Avant d'ajouter que «pour Numa c'est la preuve que le programme que nous avons par trois fois exécuté avec succès à Paris, peut être reproduit et adapté dans une autre ville, un autre continent, un autre environnement qui a des contraintes très différentes mais qui peut de la même façon mobiliser l'énergie entrepreneuriale de son écosystème pour relever des défis essentiels de la ville». En tout cas, l'équipe de Numa Casablanca peut être fière. Encouragée par la Ville de Casablanca, entendez la Mairie, et un groupement de partenaires, composé de RATPDev, Inwi, Michelin et LafargeHolcim Maroc, elle est parvenue à accompagner des entrepreneurs, aspirants entrepreneurs, étudiants, chercheurs jusqu'à la conception de prototypes concrets de solutions innovantes au service de la ville casablancaise intelligente de demain. Les startups qui sont arrivées au stade final de la compétition sont au nombre de sept. Leurs mentors et dirigeants respectifs ont tour à tour présenté leurs problématiques et innovations lors du Démo day. Innovations Les premiers passés, en l'occurrence Enekio et Nextronic, ont répondu avec brio aux problématiques posées par RATPDev. C'est-à-dire réduire l'empreinte carbone du centre de maintenance des tramways à Sidi Moumen et optimiser la sécurité du tramway de Casablanca. Pour faire face à la première problématique, Enekio a développé une solution d'efficacité énergétique notamment une interface visuelle où Saas, qui compare plusieurs profils de consommation en fonction de recommandations, détermine les économies financières et quantifie toutes les solutions pouvant être fournies. Grâce à cette solution RATPDev peut réduire de 30% sa facture d'électricité. Quant à Nextronic, elle a développé un système embarqué qui remplit la fonction d'un Watchdog (chien de garde). Installé dans la cabine du conducteur du tramway, il surveille et analyse l'environnement extérieur du véhicule grâce à des algorithmes de reconnaissance d'obstacles. Son rôle consiste à assister les conducteurs des rames en envoyant des alertes en amont permettant de détecter les obstacles et autres comportements dangereux qui peuvent occasionner des accidents et perturber le trafic. Ensuite, c'était au tour d'Inwi de présenter sa problématique : l'opérateur télécoms voulait mieux comprendre et contrôler la consommation énergétique de ses bâtiments afin de l'optimiser. Pour cela, c'est la startup Lightinno qui a volé à son secours en développant des capteurs permettant la remontée instantanée des consommations. Ces capteurs sont notamment connectés à un software qui non seulement permet de faire du monitoring avancé des consommations à la seconde, mais également la refacturation automatisée des différents clients installés au sein des parcs d'offshoring. Bref, Lightinno a développé une plateforme web et mobile de suivi en temps réel de la consommation électrique et d'aide à la prise de décision quant au pilotage de la consommation énergétique. En troisième position, LafargeHolcim Maroc a rappelé les deux problématiques qu'elle avait posées au début de la compétition en octobre dernier. D'une part, le cimentier voulait savoir si on pouvait améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments grâce à de nouvelles solutions innovantes d'isolation thermique ; et d'autre part s'il était possible d'améliorer la qualité de l'application des matériaux de construction pour mieux assurer leur efficacité. À la première demande, la startup Funsulat a répondu en développant des plaques d'isolation à base de...champignons. Efficientes et nettement compétitives par rapport à celles qui sont sur le marché, ces plaques permettent d'atteindre des niveaux d'isolation enviables grâce à des produits bio et non inflammables. Tandis que face à l'autre problématique, c'est Kezakoo, qui a une longue expérience dans l'e-learning, qui a proposé une solution destinée à améliorer les compétences des applicateurs dans le secteur du bâtiment. Celle-ci porte précisément sur des modules de formation conçus spécialement pour cette cible, avec un contenu et un format créé et testé de façon à s'intégrer à leurs habitudes de travail. Last but not least, en quatrième et dernière position, Michelin a présenté ses demandes. Pour rappel, celles-ci portaient sur deux questionnements : Comment peut-on mesurer et optimiser l'utilisation des véhicules en circulation ? Et comment peut-on optimiser la gestion des places de stationnement disponibles dans la ville de Casablanca ? À la première interrogation, c'est la startup Noor ma qui a apporté une réponse notamment en proposant une solution qui structure le covoiturage. Son service de chatbot connecte l'offre et la demande de façon simple et ludique. Il tire parti de la communauté grandissante des utilisateurs du réseau social Facebook manifestant ce besoin de covoiturage. Quant à la seconde question, elle a obtenu une réponse de la part de la startup E-Park. En effet, grâce à son dispositif intelligent installé sur les candélabres, ePark permet la détection instantanée de places de parking libres, notifiées en temps réel aux automobilistes souhaitant garer leur véhicule.