En attendant le 12 mars prochain, date de clôture des candidatures, les porteurs de projets peuvent encore suivre des ateliers ciblés très structurants, où ils ont parfois l'opportunité de rencontrer les partenaires du programme. C'est bientôt la fin de la seconde phase du programme Data City ! Numa Casablanca, l'initiateur du concours, annonce en effet que les candidatures seront définitivement bouclées le 12 mars prochain. En attendant, les porteurs de projets peuvent encore se manifester et bénéficier du cycle de formations en cours données par Numa et portant sur des thèmes très structurants pour les futurs managers en herbe. Les ateliers animés par des experts triés sur le volet permettent aux candidats de se familiariser avec les outils de l'entreprenariat, de faire des co-constructions de solutions... et parfois de rencontrer les partenaires du programme qui, du coup, apportent tout l'éclairage nécessaire pour recadrer leurs solutions. Le dernier atelier en date a été organisé mercredi 8 février sur la mobilité durable, en présence du staff dirigeant de Ratp Dev conduit par Pilippe Rato, son directeur général. «J'ai été très agréablement surpris par la qualité et la jeunesse des candidats. Cela nous conforte sur notre choix d'aller vers cette aventure avec Numa, aventure qui, j'en suis persuadé, débouchera sur des résultats surprenants», a commenté Ratto, lors d'un point de presse organisé le 9 février au siège de Numa Casablanca. Rappelons qu'en matière de mobilité durable, Ratp Dev et Michelin, les partenaires de Numa sur cette thématique, ont posé deux problématiques auxquelles elle veulent trouver des réponses innovantes, à savoir comment améliorer l'efficacité énergétique des transports publics et du tramway en particulier dont la consommation de la seule première ligne existante coûte annuellement 30 MDH à Casa Tramway, mais aussi comment mesurer et optimiser l'usage des véhicules. Le cimentier LafargeHolcim et la Lydec sont, elles, prêtes à accompagner des startups capables de présenter d'intéressantes solutions à deux questions : comment mesurer et optimiser la consommation énergétique des bâtiments et comment réduire l'empreinte environnementale des habitations ? Enfin, la cinquième et dernière thématique posée sur la table de la première édition du programme DataCity est purement sociale: comment faciliter la collaboration entre la société civile et les autres parties prenantes de la ville ? Pour venir à bout de ces problématiques, le programme Data City est prêt à sélectionner jusqu'à 10 projets, lesquels passeront par la suite à la phase de prototypage puis aux tests à échelles réelles pour déterminer leurs vrais effets. «Ce qui est intéressant dans cette démarche, c'est qu'il n y a pas de risque lié à la création d'entreprise. Les startups sélectionnées sont maternées par leur principal client qui par ce biais constitue son écosystème de fournisseurs et de sous-traitants», explique Leyth Zniber, Fondateur de Numa Casablanca, qui est très sûr de réussir son coup. Et poursuivre que «l'exemple du tramway de Casablanca, que les habitants de la ville se sont appropriés, est très révélateur de l'élan de citoyenneté dont les Marocains sont capables. Autrement dit, en tant que Marocains nous sommes capables de porter le concept de Smart City». Leyth Zniber Fondateur de Numa Casablanca Les Inspirations ECO : Quels sont les arguments qui ont pesé en faveur du choix de la ville de Casablanca pour lancer Numa au Maroc ? Leyth Zniber : Nous avons choisi de lancer Numa et son programme DataCity à Casablanca parce que la capitale économique est actuellement engagée dans une dynamique positive qui peut porter notre programme. Pour preuve, le budget alloué à l'aménagement de la ville porte s'élève à 3 MMDH, les autorités de la ville ont montré leur engagement à travers la création d'un cluster dédié à la Smart City et l'écosystème entrepreneurial y connaît une forte croissance puisque le nombre de startups créées dans la ville a été multiplié par 5 entre 2012 et 2015. Ne trouvez-vous pas que le processus du programme DataCity est long puisqu'il permet une seule fournée par an? Nous avons choisi d'étaler le programme DataCity sur 8 mois et quatre phases distinctes pour plusieurs raisons. La première raison, c'est la volonté de mieux sensibiliser au concept de Smart City. Notre démarche vise à pousser les candidats à démystifier ce concept que la plupart d'entre eux voient comme quelque chose de sophistiqué et d'inaccessible. Ensuite, notre second défi est de donner le goût d'entreprendre aux candidats. Pour cela, pendant quatre mois, nous les formons aux outils de l'entrepreneuriat à travers des ateliers où ils ont l'opportunité de se projeter vers l'avenir et de découvrir qu'avec de l'engagement, leur rêve devient possible et réalisable. Après, viennent les phases de sélection et de prototypage qui valident les solutions proposées par les candidats. Si la phase de pré-sélection des dossiers de candidature dure moins d'un mois, celle de prototypage et de validation s'étale, elle, sur trois mois. La raison est simple: toutes les solutions retenues feront l'objet d'expérimentations à l'échelle réelle avant leur choix définitif par le partenaire. Quels sont vos objectifs en termes de création de startups, d'emplois et d'effets d'entraînement sur les jeunes talents que vous ne parvenez pas encore à toucher? Pour cette première édition, nous serons satisfaits de créer 5 startups. S'agissant du nombre d'emplois créés par ces dernières, cela dépend vraiment de la qualité de l'innovation proposée. Je peux vous dire que la plupart des partenaires du programme DataCity appartiennent à des groupes qui opèrent dans plusieurs pays. Si l'innovation proposée est utile, elle pourra facilement s'exporter, ce qui induira une création massive d'emplois.