Agadir a accueilli, du 5 au 8 juillet, les musiques du monde à Timitar. Parfait mariage entre musiques traditionnelles et actuelles, la 14e édition du plus amazigh des festivals était placée sous le signe de la Femme africaine. Coulisses. Le week-end dernier, la ville accueillait la 14e édition du Festival Timitar histoire de célébrer la rencontre des musiques amazigh et du monde. Des musiques du monde, certes, mais surtout des musiques d'Afrique, traditionnelles ou plus actuelles. Son directeur artistique, Brahim El Mazned, habitué des festivals du monde et que la réputation précède dans tous les continents, a su concocter un programme de haut niveau. Oumou Sangaré du Mali, Elida Almeida du Cap-Vert ou encore Nomfusi d'Afrique du Sud ont séduit le public par leur charisme, leur voix et leur univers. Le collectif africain Les Amazones d'Afrique, premier groupe féminin d'Afrique de l'Ouest, a réuni les chanteuses de cette grande région, unies dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Des concerts envoûtants, ayant un sens et une belle portée sociale et artistique. De son côté, Ahmed Soultan, le plus africain des musiciens amazighs, a proposé un concert-hommage à toutes les collaborations qui ont fait de lui le musicien qu'il est aujourd'hui, invitant plusieurs de ses collègues du continent à se joindre à lui, à l'instar de Wiyaala du Ghana, Bruno Tatiana d'Angola, Afrodiziac du Gabon et sa sœur Samira. Un beau moment de musique et de partage sur une scène de la Plage Amal bondée. Des fans en délire, qui connaissent les chansons par cœur. De la scène africaine à la scène arabe actuelle, Brahim El Mazned a proposé les Libanais Mashrou' Leila, un groupe qui monte et qui n'a de cesse de séduire avec son univers rock alternatif arabe et des chansons engagées comme «Raksit Leila» ou encore «Fasateen». Dans un autre genre mais tout aussi actuel, le groupe algérien Labess a fait danser les corps et voyager les cœurs. Son leader Nedjim Bouizzoul raconte, de sa voix expressive et rauque, des histoires empreintes d'authenticité qui oscillent entre réalisme et espoir, douceur et fureur, sublimées par des mélodies fusion de rumba gitane, flamenco et musiques traditionnelles d'Afrique du Nord telles que le Gnawa et le Chaâbi algérois. Un cocktail détonnant. Des découvertes, des surprises, mais également des valeurs sûres avec des noms emblématiques de la scène marocaine à l'image de la talentueuse chanteuse marocaine Asmaa Lamnawer, du pionnier du rap marocain Masta Flow, du vitaminé Ghany Kabaj, de l'indémodable Hamid Bouchnak sans oublier Nouri, Najat Rajoui et Sami Ray. La musique du patrimoine a été représentée par Majid Bekkas et Aziz Stati, avant de laisser place au pouvoir de la musique régionale à l'image d'Ahwach Msguina, AhwacnTfingoult, l'ensemble de Tamengoultet Mizane Tiout, les grands rwayss avec un hommage à Rayssa Fatima Tabaamrant et Rayss Hassan Aresmouk. La scène actuelle du Souss, qui porte un grand héritage musical et fait voyager celui-ci dans le monde, était également de la partie avec les excellents Ribab Fusion, le touchant groupe Génération Taragalt, Taragalt, Hicham Massine, Oulawen, Imarrayen, Mehdi Qamoum, Ahmed Amaynou ou encore Asmghour. Un programme complet, riche et varié assorti de réflexions et rencontres matinales pour éclairer des sujets comme «Eligibilité aux cahiers des charges de la production audiovisuelle de la SNRT», «Fonds CCM d'aide à la production cinématographique nationale» ou encore «La culture amazigh au féminin». Le tout ponctué par des projections de films, du théâtre ou des activités diverses. Un festival qui compte dans le calendrier culturel annuel et qui promet une 15e édition grandiose pour fêter un anniversaire spécial.