43% des 672 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm, ont apprécié les résultats trimestriels des banques cotées. Dans l'autre camp, une majorité de 57% n'a pas apprécié ces résultats. Pour apprécier les résultats trimestriels des banques, nous pouvons distinguer la forme du fond. En effet, pour la forme, c'est le premier grand test à large échelle de la communication trimestrielle à la Bourse de Casablanca. Surtout, qu'il s'agissait de grandes capitalisations qui représentent près du tiers de la capitalisation boursière globale. À ce niveau, le test est globalement réussi, car dorénavant, les résultats des bancaires seront anticipés progressivement sans cassure même si, pour la première année, il faudra certainement être prudent au niveau de l'éventuelle saisonnalité des dotations aux provisions. Sur le fond, le bilan des résultats trimestriels est globalement satisfaisant avec la hausse des bénéfices de 4 banques sur 6. En effet, le RNPG 2017 T1 de CDM a atteint 104,4 MDH, en hausse de 54,4%. Celui de la BMCI a progressé de 21,8% à 151 MDH. Le RNPG 2017 T1 de la BCP a, également, atteint 626 MDH en hausse de 8,1%. Enfin, Attijariwafa bank a dégagé un RNPG de 1,2 MMDH, en hausse de 6,7%. La hausse des bénéfices de ces banques, a été globalement tirée par la baisse du coût du risque. Quant à l'activité bancaire, en dehors de la BMCE qui a vu son PNB reculer de 4% à cause de la chute de 67,8% du résultat des activités de marché, les autres banques ont vu le PNB augmenter. La hausse va de 0,1% pour la BCP à 9,3% pour le CIH en passant par 1% pour CDM, 1,7% pour BMCI et 4,6% pour Attijariwafa bank. Notons toutefois, que de plus en plus, le PNB des banques dépend des plus-values obligataires. Pour la productivité, les coefficients d'exploitation sont assez positifs, notamment en comparaison avec les banques occidentales. Ainsi, Attijariwafa affiche 46,8% contre 52,5% pour CDM, 52,7% pour BMCI, 53,5% pour CIH Bank, 55,3% pour la BCP et 58% pour BMCE BOA. Pour ceux qui n'ont pas apprécié les résultats trimestriels des banques, nous pouvons penser à la baisse des bénéfices de BMCE BOA et du CIH Bank de, respectivement, 12 et 10,7%. Aussi, au niveau de la communication financière, certains observateurs ont pu rester sur leur faim au niveau de la réponse des banques à l'avertissement de Fitch Ratings qui avait rappelé que l'expansion africaine des banques marocaines n'est pas sans risque. En particulier, l'agence s'était basée sur la détention par les filiales africaines d'obligations souveraines moins bien notées que celles du Maroc. De plus, l'environnement d'exploitation est plus risqué que celui du Maroc. Il en est de même pour certains points stratégiques comme le lancement des banques participatives, la flexibilité du taux de change du dirham ou la stratégie de renforcement des fonds propres et assimilés. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Quels sont les axes d'amélioration de la communication des banques ? Farid Mezouar : Je pense en premier aux principaux agrégats au niveau des filiales africaines, banque par banque, ce qui permettra de mieux cerner le couple risque/rentabilité par les investisseurs. Aussi, le suivi des réalisations trimestrielles gagnerait en pertinence en cas d'existence de prévisions annuelles, voire de simples objectifs. Enfin, la publication d'un agenda financier serait un plus indéniable. Quelles sont les perspectives des banques marocaines ? Celles-ci affichent des fondamentaux solides avec une bonne dotation des fonds propres en parallèle à des ROE compris entre 7% et plus de 12%. Aussi, en comparaison avec l'international, les marges d'intérêt sont élevées avec de bons coefficients d'exploitation. Toutefois, les banques n'auront qu'à bien gérer le virage digital tout en anticipant l'agence de demain, notamment en termes de qualité de service. Naturellement, la concurrence en local avec les banques participatives, sera un challenge à relever avec le bon équilibre entre la diversification et l'auto-cannibalisation.