La valeur CIH Bank continue d'afficher un bon comportement boursier dans la place casablancaise, malgré des résultats en affaissement du fait de la progression du coût du risque et des réalisations modestes au terme des résultats annuels 2016. Les analystes demeurent confiants quant à l'avenir de la banque marocaine. La valeur CIH Bank évolue dans un terrain positif sur la Bourse des valeurs de Casablanca, affichant une performance boursière de 5,97% depuis le début de l'année. En cette tendance, le cours de la valeur passe de 300 à 317,90 DH le 28/06/2017. Un trend haussier encouragé par les bonnes perspectives de la banque. Contraction des bénéfices En effet, les efforts engagés ces dernières années pour la transformation de la banque commencent à porter leurs fruits. Le PNB consolidé s'établit à 1,847 MMDH, en progression de 3,2%, par rapport à 2015. Cette évolution s'explique par la progression du PNB en social de CIH Bank de 3,8% et de Sofac de 17,2%. Le résultat brut d'exploitation consolidé s'établit ainsi à 751,8 MDH, affichant une progression de 3,7% par rapport à 2015. Le coût du risque en social de CIH Bank reste largement maîtrisé. En effet, à l'instar des trois années précédentes, les reprises de provisions dépassent les nouvelles dotations, contribuant ainsi positivement au résultat à hauteur de 38,4 MDH. Le coût du risque de Sofac ressort à 58,6 MDH, en baisse de 12,6% par rapport à 2015. Le coût du risque à fin 2016 s'établit à 116,2 MDH, contre 38,9 MDH en 2015. En conséquence, et du fait de l'évolution du coût du risque, le résultat d'exploitation consolidé ressort à 635,6 MDH et le résultat net part du groupe ressort à 434,5 MDH, en baisse de 85 MDH, par rapport à l'exercice 2015, qui était caractérisé par un résultat non courant exceptionnel de plus de 70 MDH. En social, le résultat net de CIH Bank s'établit à 452 MDH en baisse de 4% par rapport à l'exercice 2015, celui de Sofac s'établit à 61,2 MDH en croissance de 44% par rapport à 2015. Par ailleurs, le maintien du niveau de dividende, malgré ses engagements en termes d'investissement a permis à la valeur CIH Bank d'afficher un niveau de rendement intéressant, largement supérieur aussi bien à la moyenne du secteur que du marché. Une politique de dividende plus ou moins généreuse comparativement aux autres opérateurs du secteur, du fait notamment du niveau de fonds propres de la banque qui reste largement confortable. Ainsi, au titre de l'exercice 2016, CIH Bank distribuera un dividende de 14 DH par action. Le changement du business model de CIH Bank, passant d'une banque spécialisée en immobilier à un groupe financier universel, demeure une décision stratégique génératrice de profits sur le long terme. En revanche, ce changement aurait certainement un coût. Un constat que nous observons de plus en plus sur les résultats du groupe. En effet, durant cette phase de développement, la charge de risque ainsi que les charges d'investissement (Système d'information, communication, réseau...), commencent à peser lourd sur la rentabilité financière de la banque, ce qui demeure tout à fait normal. Plan stratégique 2016-2020 Concernant ses perspectives couvrant son nouveau plan stratégique pour la période 2016-2020, la banque a éprouvé sa volonté de donner plus de place aux activités de marché en intégrant une entité dédiée. Sans négliger le positionnement de la banque sur de nouveaux métiers, en l'occurrence, la bancassurance, la banque de détail à l'international ou encore la finance participative. Il est à noter que pour cette dernière, CIH Bank a d'ores et déjà dévoilé l'identité de sa banque participative, baptisée Umnia Bank. Par ailleurs, d'après les analystes, cette année marque, pour la banque, un point d'inflexion dans le cycle de croissance du groupe. Parallèlement à ces ambitions, le Conseil d'administration de la banque a adopté un programme d'émissions obligataires de 4 MMDH qui devrait s'étaler sur la même période de son nouveau projet d'entreprise permettant de financer ce dernier. Ranya Gnaba Analyste au sein d'Alpha Mena CIH Bank multiplie les plans de développement, mais aussi, les réalisations modestes, voire mitigées. Depuis 2016, date du lancement du deuxième plan de développement, le résultat net de la banque est en baisse. Ceci est dû principalement à l'accroissement du coût du risque, même si la banque devait renforcer davantage ses efforts en matière de couverture. Les chiffres de ce début d'année sont inquiétants, notamment avec le ralentissement de l'activité traduit par la baisse des dépôts et les crédits octroyés. Un ratio dépôt/crédit largement inférieur à 100% explique le recours récurrent de la banque à un refinancement plus coûteux. La nouvelle orientation de CIH Bank vers la finance participative est, à notre sens, un mouvement prématuré puisque ce métier est fortement consommateur de fonds propres.