Papa Maël Diop, directeur général des Aéroports du Sénégal (ADS) Papa Maël Diop, directeur général des Aéroports du Sénégal (ADS), salue le rôle déterminant que joue Royal Air Maroc (RAM) sur la plateforme aéroportuaire de Dakar. Les Inspirations ECO : Comment jugez-vous la présence de Royal Air Maroc au Sénégal ? Papa Maël Diop : C'est une présence qui est remarquable et remarquée. Aujourd'hui, RAM représente au moins 23% du trafic à l'aéroport de Dakar. Cela montre une fois de plus l'importance des relations entre le Sénégal et le Maroc. RAM a voulu contribuer au développement économique et social en faisant de Dakar son hub naturel. Cela confirme l'excellence des relations entre nos deux pays, mais surtout la bonne collaboration entre RAM et les Aéroports du Sénégal (ADS). En dehors de RAM, quelles sont les autres compagnies qui desservent le plus l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar ? Je peux citer Air France, Corsair, qui est en train de multiplier ses fréquences, TAP, etc. Mais RAM joue un rôle primordial au niveau de notre plateforme, car elle offre une capacité de siège plus importante que les autres compagnies. RAM figure dans le top 3 des compagnies au Sénégal. RAM ambitionnait de faire de Dakar son hub dans la sous-région. Êtes-vous favorable à cette configuration ? Nous sommes ouverts à cette éventualité. Lorsque vous voyez le nombre de clients de RAM dans notre aéroport, vous constaterez que Dakar joue déjà un rôle de hub pour la compagnie marocaine. La plupart des passagers embarqués depuis Dakar et acheminés vers Casablanca sont ensuite dispatchés vers les autres aéroports du Maroc ou vers d'autres destinations internationales. De nombreux passagers à destination de Paris, Bruxelles ou du Canada choisissent RAM. Dakar est un point assez important, car des passagers des pays voisins viennent jusqu'à Dakar pour ensuite opter pour RAM. L'aéroport de Dakar est-il rentable aujourd'hui ? Oui, l'aéroport Léopold Sédar Senghor est rentable. C'est avec cet aéroport que nous collectons les taxes qui ont permis de financer l'aéroport international Blaise Diagne. Dieu merci, chaque année, nous avons un nombre de passagers qui augmente. En 2016, nous avons eu un taux de croissance en hausse de 6%, grâce notamment à l'augmentation des fréquences de la RAM sur l'axe Dakar-Casablanca. Cela montre que cet aéroport fonctionne. Cependant, avec l'ouverture de l'aéroport international Blaise Diagne, nous ne pourrons pas continuer à avoir deux aéroports. Nous verrons bientôt quelle option choisir à cet effet. Un nouvel aéroport international devrait bientôt entrer en service près de Dakar. Quel sera l'avenir de l'actuel aéroport ? L'aéroport international Blaise Diagne (nouvel aéroport, ndlr) est un bijou qui offre une perspective de plus de 3 millions de passagers. Nous comptons sur cet aéroport pour positionner le Sénégal au niveau de la sous-région ouest-africaine, mais aussi de l'Afrique dans son ensemble. Dans le cadre du Plan Sénégal Emergent, le tourisme et le transport aérien jouent un rôle important. La vision du président de la République du Sénégal Macky Sall place les transports aériens au premier plan. Il est donc prévu de faire du Sénégal une destination attractive pour les compagnies aériennes. Avez-vous des partenariats avec l'Office national des aéroports du Maroc (ONDA) ? Effectivement. D'ailleurs, à titre d'exemple, je rappelle que le tapis rouge disponible au salon d'honneur présidentiel de l'aéroport Léopold Sédar Senghor nous a été fourni par l'ONDA. Nous avons finalisé un partenariat avec l'ONDA pour la formation de nos agents. Je pense qu'il est plus facile pour nos collaborateurs de s'adapter rapidement au Maroc que d'aller jusqu'en Allemagne par exemple. Cela démontre une fois de plus la collaboration exceptionnelle qui existe entre nos deux pays amis et frères.