Le continent africain est devenu ces dernières années le nouvel «Eldorado» pour les opérateurs marocains. Ces derniers ont subitement découvert que l'Afrique subsaharienne en particulier offrait des opportunités de développement intéressantes pour fructifier leur business. La plupart des entreprises marocaines y rencontrent d'ailleurs une certaine réussite. Mais toutes ces entreprises qui s'aventurent en terre africaine connaissent-elles vraiment ces pays ? Que savent-elles de ces pays à part la situation politique (pays stable ou instable), l'un des premiers critères d'investissement, les indicateurs macroéconomiques (taux de croissance en particulier)... et parfois le nom du président de la république ? En réalité, ce n'est qu'une fois qu'elles commencent à opérer sur ces territoires qu'elles peuvent se rendre compte de la pertinence ou non de leurs choix. C'est dire que la meilleure façon de connaître un pays est de se frotter à son peuple. Je me permets donc, dans cette chronique, de donner quelques pistes à ces opérateurs tentés de se lancer dans l'aventure africaine. En prenant exemple sur un pays que je connais bien : le Sénégal. Mon pays. Un pays qui a beaucoup d'atomes crochus avec le Maroc. D'ailleurs, ce qui est communément admis, c'est que les peuples partagent des valeurs et une culture très proches. Ce ne sont pas les adeptes de la Tarika Tidjania, doctrine basée sur le Saint Coran et la Sunna du Prophète Mohammed (PSL), qui diront le contraire. Mais la différence se situe dans les détails. J'invite donc les investisseurs potentiels marocains à découvrir le Sénégal... autrement. D'abord, ils se rendront compte qu'il n'y a que la compagnie aérienne Royal Air Maroc qui dessert directement la capitale sénégalaise, Dakar. Les vols sont quotidiens, jusqu'à deux par jour. Mais les tarifs sont prohibitifs : 6.700 DH le billet aller-retour (tarif du 28 février au 7 mars 2013). Ils paieront 2.955 DH s'ils doivent se rendre à Paris pour la même période. Encore beaucoup moins s'ils prennent les compagnies low-cost. En survolant de nuit l'Aéroport international de Dakar-Léopold Sédar Senghor, principal aéroport du pays en attendant celui en cours de construction (Aéroport international Blaise Diagne), ils pourront contempler le Sénégal dans toute sa splendeur... et son obscurité. La première fois que j'y suis retourné, après sept ans d'affilée passés dans le Royaume, j'avais l'impression qu'il était éclairé non pas par des lampes, mais plutôt par des bougies (sic). Dépaysement assuré ! A l'atterrissage, aucune chance de se perdre. C'est un petit aéroport qui a néanmoins une stature internationale (premier aéroport de l'UEMOA pour le trafic passagers), avec pas moins de 35.000 mouvements d'avions par année. Rien à voir avec l'aéroport Mohammed V de Casablanca où j'ai découvert, en 1994, et pour la première de ma vie, un escalator. J'ai mis une minute à l'emprunter. Le temps de voir comment faisaient les autres et éviter d'être ridicule. Fallait surtout pas que je m'entende dire : «Le 3azzi est tombé dans l'escalator». Par David William