Unique dans son genre, le nouveau master de l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir bénéficie de l'appui du Groupe OCP et du Centre international de développement des engrais basé en Alabama. Les travaux de la quatrième édition du Symposium International sur l'innovation et la technologie dans l'Industrie des Phosphates (SYMPHOS) se poursuivent à Benguérir, enchaînant débats et réflexions autour des nouveautés de la recherche & développement dans le secteur des phosphates. Lors de son intervention, Houssine Moughli, de l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, a fait savoir que le nombre de laboratoires travaillant sur la fertilisation efficace des sols au Maroc a quasiment triplé depuis 1994 pour atteindre 30 laboratoires aujourd'hui. En effet, le groupe OCP, en partenariat avec le ministère de l'Agriculture, ont développé une carte de la fertilité des sols qui couvre à ce jour une superficie de 30.000 km2, avec des données géographiques de fertilité parfaitement précises. Grâce à cette carte, des solutions ont été conçues pour les besoins spécifiques des agriculteurs et des sols. L'importance du phosphore pour la survie des êtres humains, mais aussi pour celle de l'ensemble du monde animal et végétal, n'est plus à démontrer. Or, regrette Bruce E. Rittmann, de l'agence «Phosphorus Sustainable Alliance», seulement une toute petite quantité de phosphore minier arrive dans l'alimentation, car il est de plus en plus «adsorbé» par les minéraux tels que les oxydes Fe, l'aluminium ou encore les argiles. Par ailleurs, l'édition 2017 du Symphos a été marquée par le lancement du Master «Sciences et Technologie des Engrais», le premier du genre dans le monde. Il a été initié par l'Ecole des sciences de l'agriculture, des fertilisants et de l'environnement (ESAFE) à l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir en partenariat avec le Centre international de développement des engrais (IFDC), et en collaboration avec University of Georgia, l'Institut international de de la nutrition des plantes (IPNI) et le Groupe OCP. L'objectif, indique Scott Angle, président de l'IFDC, lors d'un point de presse organisé en marge du Symphos, est de former les lauréats et les professionnels pour acquérir une connaissance approfondie sur les fertilisants, la fertilité des sols et la technologie de développement des engrais avec une forte dimension environnementale. Les bénéficiaires de cette formation ouverte à une trentaine d'étudiants (bac+3 en biologie) auront la capacité de développer les générations futures des engrais et des outils industriels. Les programmes de formation pour les spécialistes dans le domaine des fertilisants, même au niveau mondial, se font rares, note Mohamed El Gharous, directeur de l'ESAFE. Dans les universités américaines, ajoute-t-il, il n'y a pas eu à ce jour de programme officiel sur les engrais et la fertilité des sols depuis les années 1980. Rachid Boulif Directeur Recherche chimie et valorisation au groupe OCP Les Inspirations ECO : Quelle appréciation faites-vous de l'édition 2007 du Symphos ? Rachid Boulif : Symphos 2017 s'inscrit dans la continuité des trois premières éditions (2011, 2013, 2015). L'événement a connu cette année la participation de 1.100 participants, contre un objectif initial de 900, représentant 43 nationalités. Face à l'embarras du choix, le comité scientifique a dû sélectionner les meilleures communications, pour ne retenir que 150 parmi les 500 demandes émanant des scientifiques. Nous avons reçu également 100 à 110 exposants venus des quatre coins du monde. Cela prouve une fois de plus la notoriété internationale du Symphos qui, année après année, s'impose comme événement incontournable de l'innovation scientifique dans le domaine des phosphates. De toutes les innovations et technologies présentées en marge du Symphos, laquelle vous a le plus interpellé ? Il y en a plusieurs, à vrai dire. Nous avons vu par exemple que la technologie du pipe commence à intéresser l'industrie minière, sachant que le groupe OCP a fait office de précurseur dans ce domaine en reliant via un pipe les mines de Khouribga et de Jorf Lasfar. Ce mode de transport a l'avantage de garantir un avantage écologique par rapport au transport ferroviaire. Nous avons également assisté aux nouvelles innovations en biotechnologies en lien avec l'interface plante-engrais-sol. Il y a aussi tout ce qui tourne autour des énergies renouvelables, notamment les nouveaux outils permettant de sécher les minerais et de réduire le coût énergétique. Certaines de ces technologies remontent à il y a quelques années mais ont gagné suffisamment de maturité pour être appliquées avec succès dans l'industrie minière et chimique, en particulier celle des phosphates. Que représente l'innovation et la recherche pour le groupe OCP ? L'innovation et la recherche sont au cœur de la stratégie du groupe OCP. Nous sommes conscients que la recherche et développement est la clé d'une croissance pérenne et durable. Nous serons attentifs aux résultats des travaux et aux recommandations du Symphos que nous essaierons d'implémenter par la suite, que ce soit dans nos mines de phosphates ou bien en collaboration avec le monde de l'agriculture en Afrique.