Jet Alu Maroc lève le voile sur ses ambitions. La société vient, en effet, de faire sa première sortie officielle après l'obtention du visa du gendarme de la Bourse pour son entrée à la cote. Pour Adil Rtabi, PDG et fondateur de la société, c'était l'occasion de présenter au grand public son petit bijou et surtout de se prononcer sur les motivations de l'IPO. D'emblée, on peut dire que les ambitions de Jet Alu sont grandes. En effet, la société se targue de participer à plusieurs grands projets du BTP au Maroc, notamment la rénovation des gares ferroviaires, la construction de stades ou encore des projets urbains tels que la Marina de Casablanca. Le spécialiste de la menuiserie métallique et de l'aluminium prévoit un plan d'investissement de 122,36 MDH à l'horizon 2015. C'est d'ailleurs ce qui explique le recours au marché boursier pour lever des fonds. Sur les 235,2 MDH à lever, plus de la moitié servira donc au financement de ce plan de développement. Selon Omar Tadlaoui, directeur général de l'entreprise, il s'agit concrètement du regroupement de l'ensemble des activités de l'entreprise sur un seul site de production d'une superficie de 60.000 m2. Dans ce sens, un investissement de 70 MDH sera dédié à l'acquisition du terrain et à la construction de la nouvelle usine. «Nous avons déjà identifié le terrain dans la région de Skhirat. Il s'agit d'une terre domaniale et l'acquisition devra être finalisée dans les prochaines semaines, voire les prochains jours», explique le fondateur de l'entreprise. Dans les faits, les activités de Jet Alu sont aujourd'hui réparties entre deux sites, ce qui rend difficile l'optimisation de la chaîne de production. De plus, l'extension du site permettra d'accroître sa capacité de production, afin d'accompagner le développement du marché et de gérer plusieurs marchés de taille importante à la fois et de se positionner à l'export. «Le nouveau site de production comptera également un centre de formation pour le métier de la façade», ajoute Omar Tadlaoui. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le reste du montant prévu pour l'investissement concernera l'équipement de l'usine avec des machines nouvelles. La nouvelle usine devrait être opérationnelle en 2014. Sur un autre registre, les perspectives de Jet Alu, telles que présentées par son conseiller financier CDG Cpital, font état d'un accroissement de 12,4% de sa production en moyenne annuelle sur l'horizon 2015. Dans ce sens, l'entreprise devrait donc faire passer sa production de 329,9 MDH en 2010 à 592,4 MDH en 2015. Parallèlement, les bénéfices devraient suivre quasiment le même rythme jusqu'en 2014, bénéficiant notamment de l'avantage fiscal que confère à Jet Alu son introduction en Bourse. En 2015, le résultat net devrait ainsi s'établir à 75,4 MDH, soit quasiment le double du résultat 2010. Au-delà de cette augmentation des bénéfices, c'est surtout le montant de 1,6 milliard de DH de carnet de commandes dont dispose actuellement la société qui devrait conforter son choix de réaliser les investissements programmés. Une bonne affaire ? S'introduire en Bourse dans un contexte de morosité du marché, il faut oser le faire. L'IPO de Jet Alu s'inscrit parfaitement dans ce cadre. Interpellé par Les Echos quotidien sur la pertinence de ce timing, Abdessamad Issami, DGA de CDG capital, explique que «c'est en temps de crise qu'existent les meilleures opportunités». Pour le conseiller financier de Jet Alu, les investisseurs ont aujourd'hui besoin de papier de bonne qualité et Jet Alu leur en offre. «L'entreprise présente de solides fondamentaux ainsi qu'un plan de developpement ambitieux», argue-t-il. De plus, le spécialiste estime que les institutionnels opérant sur le marché boursier disposent de plusieurs milliards de DH à investir et que l'offre de 235,2 MDH de Jet Alu ne va assouvir qu'une infime partie du besoin en papier. Il ne fait donc aucun doute, pour le DGA de CDG Capital, que le timing de l'introduction est opportun. Pour rappel, Stroc Industrie, première société à s'introduire en Bourse en 2011 et ce dans un contexte tout aussi morose, a dû prendre son mal en patience, son cours accusant des pertes dès la première séance de cotation, avant de se ressaisir après plusieurs séances.