Noureddine Gnaou, président directeur général de Soremar. L'opérateur s'est spécialisé dans l'électronique maritime, plus précisément la transmission par radio et par satellite. Le groupe a vendu, depuis 2011, l'intégralité des systèmes de surveillance de circuit de navigation en utilisation au Maroc. Il représente 72 enseignes mondiales et possède quinze agences dans les villes portuaires du pays. Lorsqu'en 2010, le ministère de la Pêche a rendu obligatoire la mise en place sur les bateaux de pêche du système VMS (Vessel Monitoring System), Noureddine Gnaou, le Pdg de Soremar, ne savait pas que, sept ans après, son groupe aurait vendu 2.300 de ces appareils de surveillance de circuit de navigation, soit quasiment la totalité des VMS en utilisation au Maroc. Ce chiffre, à lui seul, montre le poids de Soremar dans le marché de la radio électronique maritime. Cependant, Soremar ne tient pas sa force seulement de la distribution de ces VMS, de marque Sailor, il représente en effet, aussi, 72 marques internationales, dont le fabricant de GPS américain, Garmin. Selon Gnaou, plus de 90% des GPS vendus au Maroc proviennent des magasins de Soremar. «Nous vendons les GPS depuis longtemps. Cela date même de l'invention du GPS en 1992, l'année ou le groupe a vendu son premier appareil au Maroc. Dans le temps, un GPS coûtait environ 90000 dirhams,» se souvient-il. Après l'acquisition de cette dernière carte en 2013, Soremar a mis à disposition de l'américain son réseau, fort de quinze agences afin de développer les ventes au Maroc. «Au cours de cette courte période, nous avons obtenu le prix du meilleur développement commercial grâce à ce réseau», précise le président. Une expérience vieille de 36 ans Le cœur métier de Soremar est l'électronique maritime, plus précisément la transmission par radio et par satellite. Le groupe possède également plusieurs clients en Afrique, certains étant même des donneurs d'ordre militaires. Cette expansion continental, Gnaou l'explique par le manque de concurrence de la part des entreprises européennes, pionnières sur le marché mais ne possédant pas «le savoir-faire nécessaire pour travailler en Afrique». Avant les années 80, ces entreprises européennes monopolisaient même le marché marocain mais le groupe Soremar a pu se frayer son chemin et devenir un des grands acteurs du secteur. Actuellement, ce dernier a été investi par plusieurs nouvelles petites entreprises, ce qui a causé une baisse des prix. Pour se différencier, le groupe compte sur son réseau d'agences, sur son expérience ainsi que sur une politique commerciale conjuguée à une veille technologique et juridique permanente. Stratégie anticipatrice Cela fait 36 ans que l'opérateur évolue au rythme d'un marché qui bouge sans cesse. Depuis quelques années, les opérateurs naviguent dans un secteur où les frontières de l'électronique et l'informatique ont disparu complètement, un changement qui a poussé les entreprises à s'adapter. Pour suivre les changements multiples du secteur, la vigilance s'impose. Cela ne concerne pas uniquement les inventions technologiques mais également l'évolution du cadre juridique. «Nous avons un département dédié à la veille. C'est important dans ce secteur. Par ailleurs, nous participons en force aux salons et aux foires internationales. C'est un moyen efficace de suivre les évolutions du marché et de prospecter de nouveaux clients», a-t-il précisé. Marché en mouvement «Il faut toujours rester branché», nous dit le président. Innovation technologique oblige, le cœur de métier de Soremar est en perpétuel mouvement. Si la présence aux salons internationaux permet de réaliser un double objectif, à savoir suivre les nouveautés du marché et trouver de nouveaux débouchés commerciaux, suivre l'évolution du cadre juridique national permet à Soremar de «marocaniser» l'évolution technologique dans le secteur. «Le cadre juridique commence à peine à bouger mais nous le suivons de près», précise Gnaou. Cette vigilance a permis à Soremar de décrocher, l'année dernière, le marché du chantier naval du port de plaisance de Tanger. Un succès pour le président. «Quatorze entreprises avaient soumissionné à cet appel d'offres, mais nous l'avons gagné. Il s'agit du deuxième chantier naval du genre, puisque le groupe possède un premier chantier à Saïdia», précise-t-il. Prix du succès Dans le début des années 2010, le groupe a été accusé de monopole par les opérateurs de la pêche, suite au marché de distribution du VMS. Si, pour Gnaou, il s'agissait tout simplement d'un marché que son groupe a remporté, cette nouveauté avait fait ainsi plusieurs mécontents parmi les pêcheurs. «Nous avons simplement soumissionné à cet appel d'offres. Ce système a suscité le mécontentement des pêcheurs car leurs déplacements sont soumis au contrôle du ministère de la Pêche. Il ne faut pas oublier aussi que nous distribuons ces appareils Sailor depuis vingt ans», a-t-il souligné. Et de conclure que «ces accusations sont plutôt le prix du succès».