Agadir On sort la grosse artillerie Les 16 partis en lice pour pourvoir les quatre sièges réservés à la circonscription d'Agadir-Ida-Outanane commencent à sortir leur artillerie. Les jeunes des partis politiques et les leaders se joignent pour sillonner la ville et approcher l'électorat. La présence sur le terrain est de mise et les têtes de liste jusque là absents des quartiers semblent changer de stratégie. L'USFP, qui mise gros sur Tariq Kabbage, actuel maire de la ville, a profité de la tenue de la 1ère édition du triathlon pour entamer le contact avec la population. Le maire et son équipe n'ont pas hésité à convier les électeurs la nuit même du samedi à la corniche d'Agadir, à Tikiouine ou encore à Souk El Had et Bensergao. Selon Jaouad Faragi, chargé de campagne de l'USFP, le parti a diffusé en plus des autres supports près de 100.000 lettres expliquant les raisons de la candidature de Tariq Kabbage aux prochaines élections législatives, les moyens de communication différant selon la cible. Il est à noter que la circonscription d'Agadir Ida Outanane est répartie en 13 communes, dont une urbaine et douze rurales. De l'avis de nombreux observateurs, c'est dans le milieu rural que se joueront les prochaines élections, malgré la difficulté de couvrir toute la circonscription regroupant prés de 220.000 inscrits. Les chances de remporter un siège par Abdelah Aberni, tête d'affiche du RNI paraissent également fortes. Elu trois fois président de la commune rurale de Tamri, le candidat de formation universitaire mise gros sur sa popularité ainsi que sur la capacité de mobilisation de son parti dans le milieu rural et l'appui quevont lui apporter les communes rnistes, en l'occurrence Tiqqi, Tamri, Aksri, Imssouane et Tadrarte. «Notre stratégie consiste essentiellement à obtenir des appuis de la population locale des communes rurales. Chaque président s'occupera de sa zone pour mobiliser l'électorat», explique Aberni qui a commencé sa campagne à Tamri, puis à Takiouine, où il a rencontré une partie du tissu associatif de cette localité. C'est sur une figure du secteur touristique que le Mouvement populaire a misé gros. Said Scally, lauréat de l'Institut d'économie de l'université de Londres et directeur de plusieurs établissements touristiques et de l'agence FST a été choisi par le MP en tête de liste au détriment de Brahim Zergdi, qui s'est présenté sous les couleurs du PAM. Le parti de la lampe a reconduit pour sa part son député sortant et membre actuel du conseil municipal Aissa Mkiki en tête de liste du PJD, tandis que l'Istiqlal a choisi Saïd Iraa Sbai, un autre professionnel du tourisme au lieu de son frère M'hamed Iraa Sbai, parlementaire. «La campagne reste encore en mode soft et c'est dans les derniers jours qu'elle sera renforcée», explique le candidat istiqlalien. Durant les premiers jours de cette campagne, les partis politiques ont fait preuve de créativité, afin d'attirer les électeurs, notamment en termes de choix des quartiers et de rapprochement des jeunes, à travers la création de groupes d'intérêt à Facebook, de blogs et de comptes Twitter, en plus de la réservation d'espace dans des journaux électronique régionaux. En parallèle, les méthodes traditionnelles tels que les meetings, les rassemblements, le porte à porte, les antennes des partis ainsi que les supports de communication écrite et audiovisuelle occupent toujours une place de choix dans cette campagne. Marrakech Le ton monte Sur les terrasses de cafés, dans les endroits huppés de la ville, dans les différents boulevards, ainsi qu'au niveau des quartiers périphériques voire même, des zones reculées de la cité ocre, on ne parle que d'élections. Chez la majorité, la tendance la plus dominante est bel et bien l'élection personnalisée, c'est-à-dire le choix sur la base de la personnalité du candidat. Du côté de l'élite intellectuelle locale, on tente, tout au moins, de s'intéresser davantage aux programmes proposés par les formations politiques. C'est dire que si la campagne électorale à Marrakech semble être à son état embryonnaire, du moins pour ce qui est de ce week-end du 12 et 13 novembre. Au niveau des autorités préfectorales ainsi que des représentants locaux des formations politiques, la mobilisation se veut de taille et la volonté de convaincre les électeurs d'une part de participer massivement à ce scrutin et d'autre part, de voter pour telle ou telle formation politique, domine tous les esprits, au point de s'ériger en véritable obsession. Ainsi, à part quelques partis qui ont déjà mobilisé des jeunes pour la distribution de tracts et affiches, tels le MP ou le RNI, chez les autres formations, le plus gros du travail a été fait et ne reste que le contact direct avec les électeurs. Notons que la majorité des candidats aux neuf sièges parlementaires réservés à la préfecture de Marrakech sont bien connus du public et disposent d'une expérience en matière de représentativité. Au sein des autorités préfectorales, une batterie de mesures a été prise pour assurer le respect strict des dispositions légales en vigueur, garantir la neutralité, l'impartialité et la rigueur, dans le but de couper court àt tout genre de pratique déloyale susceptible d'entacher le processus électoral. En chiffres, il est à noter que le nombre de candidats s'élève à 132, répartis sur 44 listes au niveau de cette préfecture. Le nombre des inscrits sur les listes électorales générales, telles qu'arrêtées le 5 novembre 2011, est de 469.974 électeurs, dont 222.012 femmes. El Jadida Candidats, toujours les mêmes ! Quel changement espérer quand ce sont les mêmes têtes qui reviennent ! C'est une réflexion qui revient très souvent dans les discussions en parlant des législatives dans les terrasses des cafés d'El Jadida. La campagne électorale n'est pas encore présente dans la rue. Les candidats réservent certainement leurs efforts pour les derniers jours. En lice dans la région, 17 listes de différents partis politiques, avec un total de 102 candidats (6 candidats pour chaque liste) pour briguer 6 sièges représentant les 27 communes de la province d'El Jadida. Les mandataires de deux listes sont des femmes. Il s'agit de Fatima Taki Eddine du parti de l'environnement et du développement durable et de Latifa Asfou de l'Union marocaine pour la démocratie. Les autorités locales ont recensé 281.639 électeurs habilités à voter dans plus de 500 bureaux de vote. La ville, chef lieu de la province, compte 67.092 votants contre 20.637 pour la commune rurale de Moulay Abdallah et 19.637 pour la municipalité d'Azemmour. Pour les observateurs, ce sont les votants des communes rurales qui feront pencher la balance en faveur de l'un ou l'autre candidat. En effet dans le rural, l'identité du mandataire de la liste électorale prime avant l'esprit partisan du parti et de son programme. Les députés briguant un autre mandat et chevronnés aux rouages électoraux se constituent des équipes dans différentes communes. Il faut beaucoup d'argent pour financer la campagne des législatives, a avoué un candidat. Parmi les députés qui reviennent, (encore !) M'barek Tarmounia du PI, député et actuel président de la commune rurale de Khmis Metouh, qui devra faire campagne contre son adversaire M'hamed Ezzahraoui de l'USFP, qui est aussi député et président de la commune voisine d'Oulad Frej. Le PJD a comme mandataire Abouzaid El Mokri El Idrissi pour sa réélection. Abdelhakim Soujda, actuel président d'El Jadida, se présente sous les couleurs du PAM, alors qu'il avait réussi son élection communale sous le FFD. Une autre pointure, Khalid Alami, cadre à l'OCP, et ancien président du groupe parlementaire CDT au sein de la Chambre des conseillers, se présente sous les couleurs du Congrès national ittihadi (CNI). Il se considère comme le représentant de la classe ouvrière. Pour sa part, Abdelali Benrabia, se présente à la place de son père Jamal Benrabia qui est démissionnaire de la Chambre des conseillers. Pour sa part, le RNI a reconduit Abderrahmane Kamel pour briguer un troisième mandat. Casablanca La campagne n'a pas encore eu lieu Samedi 12 novembre. La Place des Seraghna, cœur battant du quartier casablancais, Derb Soltane, reprend vie après une semaine calme marquée par la célébration de l'Aïd. Cafés, boutiques, épiciers... se préparent pour reprendre leur rythme habituel. Mais apparemment, rares sont ceux qui savent que cette journée coïncide avec le début de la campagne électorale. «Je sais que les élections législatives auront lieu bientôt, mais je n'ai aucune idée sur le début de la campagne électorale. En plus, c'est très calme. Les candidats ne sont pas encore venus nous rencontrer», nous affirme Ali, gérant d'une téléboutique au boulevard Beni M'guild. Il faut dire que la première journée de cette campagne électorale était plutôt morose. Les différents candidats n'ont pas en effet, entamé réellement leur opération de séduction auprès des électeurs. « Lors de cette première journée, nous nous sommes réunis au siège du parti pour mettre les dernières retouches sur notre stratégie. Sinon, nous avons visité plusieurs quartiers notamment Hay Dakhla, Derb El Fokara et Derb Chorfa», nous explique Wahid Moubarak, tête de liste USFP à El Fida- Mers Sultan. Durant les premiers jours de la campagne électorale, les candidats préfèrent plutôt y aller doucement. Des rencontres avec les électeurs, dont l'objectif est de présenter les programmes électoraux ainsi que les listes des candidats sont ainsi au menu. «Je pense que l'ère où les partis politiques gonflaient leurs muscles est bel et bien révolue», précise Wahid. Place donc à la communication. D'ailleurs, le mot revient comme un leitmotiv dans le discours des différents candidats. Ces derniers comptent bien expliquer aux citoyens leurs programmes autrement. D'autant plus que cette année est marquée par la présentation aux élections de bon nombre de jeunes. Selon les observateurs, les partis sortiront le grand jeu vers la fin de la campagne électorale. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux ne comptent distribuer les flyers que durant la dernière semaine de cette campagne.